samedi 17 juin 2023

RG 49A et 49B Devant Dieu, devant les Hommes (Mai 1983)

 Richard Glenn (RG) : Bernard de Montréal, avons-nous effectivement des comptes à rendre à Dieu et aux Hommes ? De quelle nature sont ces comptes que nous avons à rendre ? À quel Dieu et à quels Hommes ou à quels Humains ? 

 

 

Bernard de Montréal (BdM) : C’est un sujet très intéressant ça, le rendu des comptes ! D’abord, pour entrer dans le gras du sujet tout de suite, sans préambule, les comptes qu’on a à rendre aux Hommes ou à Dieu, sont toujours des comptes qui sont escomptés par les Hommes ou par Dieu, si on se soumet aux Hommes ou à Dieu. Autrement dit, les comptes qu’on a à rendre sont toujours des comptes qui sont calculés sur notre naïveté. 

 

Plus on est naïf, plus on a des gros comptes à rendre à Dieu et aux Hommes. Et Dieu c’est un gros banquier, puis dans la conception humaine, dans la conception de l’Homme, la conception anthropomorphique de Dieu, il est évident qu’un Homme qui croit en Dieu dans le sens conceptuel, dans le sens philosophique, dans le sens théologique, dans le sens psychologique, historique, dans le sens conditionné, c’est évident que Dieu pour lui, c’est un gros banquier et le bonhomme lui doit des comptes. Et automatiquement, s’il ne paie pas ses comptes, ben là, il vit dans la crainte, qui l’amène à la crainte de la mort puis ce qui va se passer après, ainsi de suite.

 

Autrement dit, dans le fond, on doit beaucoup plus de comptes aux Hommes parce qu’avec les Hommes, on a un contrat social. Pas le contrat social de Jean-Jacques Rousseau, mais on a un contrat social avec les Hommes, qui est un contrat fondé sur une harmonie plus ou moins grande ou un entendement plus ou moins étudié, intelligent, du comportement humain à l’intérieur d’une société.

 

Tandis que le contrat qu’on a avec Dieu, ce n'est pas un contrat qui est de bouche à bouche ; c’est un contrat qui nous a été imposé par la croyance. On a dit : “il y a un Dieu, il y a un contrat, puis c'est final”. Puis comme on ne le voit pas Dieu, comme l’Homme ne voit pas Dieu, comme l’Homme n’est pas en conscience supramentale, comme l’Homme n’a pas de facilité de communication intérieure pour savoir ce qui se passe dans l’invisible, quelles sont les structures de l’invisible, ainsi de suite, à ce moment-là l’Homme est obligé de convenir avec la conception anthropomorphique qui lui a été imposée, d’où le contrat. 

 

Mais les Hommes changent, l’Homme aujourd’hui change à un rythme effarant. Et il y a des Hommes sur la Terre aujourd’hui qui changent à un rythme absolument extraordinaire, qui découvrent d’une façon très rapide que le lien entre l’Homme et l’Homme est un lien de convenance que lui maintient, ou que lui détruit si la convenance ne convient plus. 

 

Mais pour que l’Homme détruise des liens de convenance, il faut qu’il soit intelligent, c’est-à-dire qu’il faut qu’il comprenne comment fonctionne la société. Il faut qu’il comprenne comment fonctionne le psychisme humain, il faut qu’il comprenne sur quoi est fondée sa psychologie, sur quoi est fondé son moi, sur quoi est fondée sa conscience personnelle. Est-elle réelle, sa conscience personnelle ? Est-elle le produit d’une fabrication à long terme ? Est-elle le produit d’un conditionnement à long terme, millénaire, racial, religieux, philosophique, spirituel, psychologique ? Ou est-elle réellement fondée sur la communication télépathique entre lui et son double qui est, dans le fond, sa partie réelle, intégrale, cosmique, mais dans l’invisible ?! 

 

Et tant que l’Homme n’est pas capable ou ne sera pas capable de se suffire à lui-même mentalement et émotivement, il n’aura aucune capacité de voir à travers les fines lignes du contrat, que ce soit le contrat entre lui et les Hommes ou que ce soit le contrat entre lui et Dieu. Mais dans le contrat entre lui et les Hommes et le contrat entre lui et Dieu, est différent. Le contrat entre lui et les Hommes est écrit à l’encre noire et le contrat entre lui et Dieu est écrit à l’encre blanche invisible. 

 

Déjà là, l'Homme a de la difficulté à lire le contrat, les petites lignes à l’encre noire entre les Hommes, imaginez-vous où il en est rendu avec l’encre invisible, hein ? Ça nous donne une idée de la validité du contrat entre l’Homme et Dieu. Ça nous donne une idée jusqu’à quel point on peut réellement se fier à ce contrat-là, est-ce qu'’il existe réellement ? Et pour savoir si réellement il existe, ben, on est obligé nous-mêmes d’entrer en contrat avec nous-mêmes, de pouvoir lire l’encre invisible qui est écrit sur le front occulte de l’Homme, pour y déchiffrer les signes cachés de sa conscience cosmique. 

 

Et ensuite, à ce moment-là, on est dans une position de force vis-à-vis soi-même et on est capable de tempérer l’importance historique, millénaire, du contrat entre l’Homme et Dieu, ou on est capable de l’éliminer, on est capable de transiger avec d’une autre façon, ou on est capable de totalement le renier ce contrat-là. Mais pour qu’on puisse le renier, il faut d’abord avoir été capable d’éliminer les ambiguïtés du contrat qui font partie de la mémoire humaine, qui font partie de la psychologie de l’Homme, qui font partie du conditionnement de l’Homme depuis des siècles. 

 

Donc ça prend un Homme qui est très centrique dans son Intelligence et totalement sans influence extérieure, pour être capable de lire le contrat entre lui et Dieu. Puis s’il s’aperçoit que le contrat entre lui et Dieu est un contrat qui a été établi par des avocats de Dieu, même dans la société mondiale occidentale, pour le profit du bureau d’avocats de Dieu. À ce moment-là, il n’en n’a plus besoin. Mais à ce moment-là aussi, comme il est sensé être dans son Intelligence, comme il est sensé être en rapport avec un plan invisible qui est intégralement lui-même, il sait très bien qu’il y a des Hommes dans le monde qui ont encore besoin des avocats de Dieu. 

 

Alors, il laisse vivre les Hommes parce que les Hommes doivent vivre leurs expériences, tous les Hommes doivent vivre leurs expériences, que ça prenne cent ans, deux-cents ans, cinq-cents ans, sept-cents ans, c’est pas de nos affaires. L’évolution du monde est lente, mais elle est inéluctable. Les races viennent, meurent, viennent, meurent, viennent, meurent ! Et là, il y a en a une qui meurt puis  une autre qui vient, ainsi de suite. Mais quand une nouvelle race vient sur la Terre, qu’est-ce qui se passe ? Il y a automatiquement une nouvelle histoire de créée ; une nouvelle histoire de créée ! 

 

Et qui est-ce qui crée l’histoire ? Ce sont ceux qui sont suffisamment conscients de l’importance de leur action à l’intérieur d’une société qui sera demain autre parce qu’ils ont une conscience différente. Donc le contrat entre l’Homme et l’Homme, et l’Homme et Dieu, c’est un contrat qui doit être vu, compris en fonction de la psychologie de l’Homme. C’est l’Homme lui-même. 

 

Dans la nouvelle évolution de l’Homme, et quand je parle de l’Homme, je parle de l’individu, je ne parle pas de l’Homme “sclérosé”, je ne parle pas du “TV man”, je parle de l’Homme intégral, qui est capable de regarder la télévision puis qui est capable de mettre de côté, qui est capable de lire la presse et qui est capable de déchirer, l’Homme qui est intégral, qui a sa propre Intelligence et qui peut regarder les opinions dans le monde et dire : “ça, c’est pas ça ; ça, c’est pas ça ; ça, c’est ça ; ça, c’est pas ça ; ça, c’est pas ça”, cet Homme-là qui est l’Homme de demain saura qu'effectivement, le contrat signé, établi, est toujours en fonction, soit d’une influence qui l’impose, qui est le contrat social ancien de l’Humanité, qui a donné naissance aux sociétés, qui a donné naissance aux religions, aux systèmes, à la systématisation de la pensée humaine, à l’idéologie, ainsi de suite. Ou il y a l’autre contrat qui naît de l’intégration de son Intelligence avec la parfaite compréhension de sa relation avec l’extérieur. 

 

Comme un Homme intelligent ou dans son Intelligence, un Homme qui a une conscience plus ou moins cosmique, doit travailler ou vivre en fonction du plan matériel, il est obligé de trafiquer avec le plan matériel, mais toujours selon les lois de son Intelligence, jamais selon les lois de l’intelligence extérieure à lui-même. Alors il n’a plus besoin de contrat, il y a simplement égalisation des rapports. Alors l’égalisation des rapports entre les Hommes sera la nouvelle condition sociale, politique, de l’Homme de demain, au cours des siècles. Et aujourd’hui, on vit encore sous contrat. Et tant qu’on vit sous contrat, on est pénalisé, et ce qui est dangereux dans le contrat humain, le contrat Homme-société ou le contrat Homme-Dieu, c’est qu’on est toujours pénalisé.

 

Les Hommes qui font une brèche de contrat dans leur relation avec Dieu, vivent une vie de plus en plus “insécure” psychologiquement parce que si Dieu est sorti de leur vie, parce qu’ils ont, entre parenthèses, pêché contre lui, à ce moment-là, ces Hommes sont obligés de subir la pénitence. Mais la pénitence pour qui, pour quoi, de qui, et envers qui ? Toujours pour des forces qui sont extérieures à lui-même, toujours pour renflouer le patrimoine psychologique, spirituel, de la grande machinerie qui a mis Dieu sur un piédestal pour qu’il devienne pour l’Homme un faux soleil. 

 

Donc l’Homme doit un jour découvrir son propre Soleil qui fait partie d’une autre catégorie de divinités, mais une catégorie qui est beaucoup plus substantielle, parce qu’elle est beaucoup plus comprise que l’ancienne catégorie qui était simplement transmise, imposée, avec toutes les ficelles de l’ambiguïté historique qui a forcé l’Homme, dans différentes régions de la Terre, à se composer un visage divin qui convenait aux grands prêtres et qui convenait à ceux qui avaient le pouvoir. 

 

Donc l’Homme de demain, à cause de son contact télépathique avec le double, à cause de sa capacité de voir dans l’invisible, à cause de sa capacité de transiger verbalement, télépathiquement avec l’invisible, avec le gouvernement invisible, saura, intégralement, quelles sont les forces dans le cosmos qui dirigent l’évolution, quelles sont les forces, dans le cosmos, qui sont à la base de l’organisation psychologique de l’Humanité. Autrement dit, quelles sont les forces dans le cosmos qui sont derrière la fabrication des pensées dont se nourrit l’Homme inconsciemment, pour rapporter à ces forces un échange quelconque de pouvoir avec la Terre ! Ça, c’est la condition de l’Homme. Et pour que l’Homme sorte de cette condition, il faut qu’il soit absolument supramental. 

 

Et quand je dis absolument supramental, je dis qu’il faut qu’il ait une supraconscience, il faut qu’il ait une conscience qui n’est plus dotée de quelque forme que ce soit d’émotivité psychologique, afin de pouvoir transiger d’une façon parfaite et permanente avec les idées qui sont inscrites dans la tablette de la “convenience” (convenance) sociale, ce que l’on appelle le contrat entre l’Homme et l’Homme, et l’Homme et le Dieu. 

 

 

RG : Je peux vous demander une question très très très précise : Le Dieu dont parle Moïse, quand il a reçu les fameux Dix Commandements, est-ce que c’est Le Dieu ? 

 

 

BdM : Le Dieu de Moïse, c’était le Dieu qui a... Le Dieu, d’abord, le Dieu de Moïse, ce n'était pas le même Dieu qu’on pourrait concevoir aujourd’hui. Pour Moïse, c’était Dieu. C’était le Dieu ! Parce que dans ce temps-là, les Hommes avaient encore une conscience astrale très très sensible, ils n’avaient pas de facultés critiques comme on a aujourd’hui. Donc le contact entre l’invisible, l’intemporel et le temporel, son “Yahvé”, était effectivement un être qui venait d’une autre dimension. 

 

Mais comme les êtres qui viennent d’une autre dimension viennent toujours sous ou avec l’appui de la lumière, il est évident qu’un Homme du désert, un sunnite, un Homme de grande sensibilité, mais de très petite intelligence critique, un tel Homme ne pouvait pas voir, comprendre la dimension cosmique de la politique qui lui était imposée pour le développement du covenant entre le peuple Juif et les forces créatives de l’involution qui étaient derrière le mouvement de cette conscience raciale, qu’on appelle “la Juiverie” et qui devait servir à imposer sur la Terre une normalité psychologique, afin que les peuples les plus évolués puissent se soustraire, puissent se séparer des peuples moins aguerris, afin de créer les bases d’une nouvelle civilisation et afin de préparer les mouvements politiques de l’avenir qu’on a connus au cours du millénaire et qu’on a connus en 1939, et qu’on connaîtra dans les années qui viennent. 

 

Donc le plan politique de Yahvé qui était un plan politique cosmique, qui était un plan politique issu d’une Intelligence qui est dans l’invisible, qui fait partie de la Hiérarchie mondiale, universelle, intermondiale, cette Intelligence et ce qui était dicté de cette Intelligence ne pouvait pas être compris par l’Homme ou le prophète de ce temps-là, ou le psychique, ou le médium, ou le messie de ce temps-là parce que l’Homme de ce temps-là n’avait pas conscience supramentale. 

 

Il avait simplement conscience réceptive, télépathique astrale, donc cet Homme avait accès, à cause de ce contact, aux pouvoirs qui viennent à cause de la fusion partielle du corps astral avec l’énergie, mais il n’avait pas l’Intelligence de comprendre l’aspect cosmique, occulte, planétaire, intermondial et interdisciplinaire de cette énergie. Et l’interdiscipline de l’énergie, c’est le fondement d’une race supérieure avec une race inférieure. 

 

Donc comme il ne connaissait pas les aspects interdisciplinaires d’une race en dehors des conditions spatiales avec une race à l’intérieur des conditions spatiales, le pouvoir d’investiture, le pouvoir d’infusion sur le peuple Juif a créé la cohésion dont avait besoin ce peuple pour pouvoir continuer, sans se fragmenter, pour pouvoir continuer sa conscience raciale jusqu’à la fin du vingtième siècle. 

 

Alors il s’agit... Le problème avec les Hommes qui questionnent ou le problème de la question avec l’Homme, c’est que c’est toujours une question philosophique. L’Homme n’est pas capable de poser une question qui ne ressort pas de la philosophie, mais qui engendre une réponse qui est cosmique. L’Homme n’est pas capable... D’ailleurs c’est pourquoi je ne réponds pas à beaucoup de questions venant de l’Homme ; l’Homme n’est pas capable de demander des questions qui sont d’ordre cosmique pour avoir une réponse d’ordre cosmique. 

 

Il demande toujours des questions philosophiques pour se sécuriser dans la réponse philosophique, afin de stabiliser son émotionnel envers son mental. Donc on me demandera : “qu’est-ce que vous pensez du Christ, est-ce que le Christ a existé, qu’est-ce que vous pensez de Moïse, est-ce que Moïse avait contact avec les extraterrestres ou est-ce que c’était réellement Dieu, qu’est-ce c’était Yahvé, qu’est-ce que c’était ci ou qu’est-ce que c’était ça, qu’est-ce que c’était Osiris”... Alors les Hommes veulent toujours recevoir des réponses philosophiques. 

 

Je ne peux pas donner de réponses philosophiques. Je ne suis pas un philosophe. Mon but sur la Terre, c’est de détruire la philosophie, non pas de la planter ou de l’implanter parce que je sais que la philosophie, c’est le dernier des remparts de la conscience humaine, c’est la dernière béquille de l’Homme, et l’Homme supramental la détruira la philosophie, à un tel point qu’elle ne pourra jamais renaître sur la Terre parce qu’elle aura été déracinée. Par quoi ? Par le contact qu’il aura entre lui et son double. 

 

Vous savez, quand un Homme est en contact avec son double, il n’a plus besoin de l’impression de personne. Quand un Homme est en contact avec son double, il n’a plus besoin d’une opinion mondiale, il n’a plus besoin de l’opinion des sociétés, des religions, des systèmes, des idéologies. Il les respecte parce qu’elles sont nécessaires pour le monde entier, mais pour lui, il n’en n’a plus besoin. À ce moment-là, il fonctionne en fonction de sa propre communication interne. Et la nouvelle race sera ainsi. 

 

C’est pour ça que ceux qui avanceront vers la conscience de la nouvelle race sortiront de la philosophie, sortiront de la psychologie, sortiront de l’idéologie, mais ils respecteront toutes les philosophies, toutes les idéologies et toutes les psychologies parce qu’ils ne seront pas impliqués dans la composante positive ou négative de ces philosophies-là. Ils seront simplement impliqués dans ce qu’ils savent. Et s’ils ont dans le monde à écrire ou à parler, ou à dire, ils jetteront un peu de lumière ici et là, selon leur Intelligence, selon la nécessité sur ces systèmes-là. C’est ce qui va se passer.

 

Donc le contrat entre Dieu et les Hommes, c’est un contrat qui fait partie du passé, c’est un contrat qui était absolument nécessaire à l’involution, c’est un contrat qui a permis aux Hommes d’évoluer sur le plan des mœurs, de raffiner leurs mœurs, mais c’est un contrat qui n’existera plus lorsque l’Homme aura une supraconscience. Il y aura un autre contrat ensuite, mais ce ne sera plus un contrat qui sera dicté par la parole, ce sera un contrat qui sera imposé par le feu du double sur la conscience de l’ego : la fusion. 

 

 

RG : Encore quelques questions terre à terre. Ces philosophies ou ces doctrines sociales peuvent et sont, très souvent sur la Terre, en opposition les unes vis-à-vis des autres. Et comment un être fusionné pourra-t-il quand même respecter et fonctionner dans des sociétés selon des doctrines qui sont contradictoires dans une direction ou dans une autre ?

 

 

BdM : Un être en fusion peut vivre dans une société, mais il n’est pas impliqué dedans, pris dans une société et ne pas être impliqué dans cette société, psychologiquement ou philosophiquement. Un être qui est en fusion, un être qui a une communication avec son double, peut très très bien voir la dualité dans une philosophie ou dans une religion. Ça fait partie de sa conscience. C’est normal de voir le côté positif de la chrétienté et c’est normal de voir le côté négatif de la chrétienté. C’est normal de voir le côté positif du bouddhisme et c’est normal de voir le côté négatif du bouddhisme. Alors l’être conscient voit, est capable de vivre à l’intérieur de la polarité parce que lui-même est au-dessus de la polarité, il n’est pas impliqué dans l’émotion de la pensée. 

 

Ce qui crée la polarité dans un système, c’est l’émotion dans la pensée et l’Homme ne peut pas vivre sans émotion dans la pensée tant qu’il ne vit pas la fusion. C’est la fusion qui sépare l’émotion de la pensée. À ce moment-là, l’Homme a une conscience supramentale. À ce moment-là, l’Homme est capable de voir le négatif ou le positif ou les attributs ou les imperfections dans un système, mais lui ne se nourrit plus de ça. 

 

Si vous me parlez des philosophies et vous pouvez me parler des philosophies parce que j’aime ça, parler, mais ce n’est pas parce que je parle des philosophies que moi-même je suis impliqué dans la philosophie dont je parle. Alors l’Homme, l’Homme supraconscient, les “Space Kid de Puharich”, demain, seront des êtres qui seront totalement en dehors de la systématique, de la rationalité, de la logique.  Ils vivront au niveau paralogique, ils auront une “para-intelligence”. La logique, pour eux autres, sera simplement un aspect nécessaire à la mécanisation des systèmes. Ce ne sera pas un aspect nécessaire à la construction de leur Intelligence ou à la diffusion dans leur activité de leur Intelligence. 

 

 

RG : Parce qu’ils auront aussi un corps paraphysique ? 

 

 

BdM : Ils auront un corps paraphysique. Le double, c’est un corps paraphysique. C’est un corps para-matériel. Tous les Hommes ont un double, mais il faut qu’il se construise lentement, lentement, ce double-là. Tout le monde a un double. 

 

 

RG : Mais le corps physique aura besoin encore d’être nourri, aura encore besoin de dormir, aura encore besoin de... 

 

 

BdM : Le corps physique se nourrira, puis il mangera, puis il fera ce qu’il a à faire, seulement les conditions du corps physique changeront au fur et à mesure que le double deviendra de plus en plus imprimé dedans. 

 

 

RG : Qu’est-ce que vous voulez dire par là, pratiquement ? 

 

 

BdM : La fusion. Plus l’Homme fusionne, plus le double s’imprègne dans le corps matériel. Un jour, l’Homme va mourir quand il voudra mourir. Il ne pourra pas mourir avant le temps. Alors, quand l’Homme aura fini son temps sur le plan matériel, ben, à ce moment-là, il changera de plan. Donc la vie de l’Homme s’éteindra, mais il n’y aura pas d’inconscience. Mais ceci sera possible parce que le double qui est l’énergie de son Esprit manifestée dans une forme qui est totalement configurative ou calquée, si vous voulez, sur la sommation totale de ses atomes matériels, va pouvoir lui donner une conscience de lui-même sur un autre plan. C’est la nouvelle évolution. C’est normal. 

 

 

RG : Arrêtera-t-il de manger de la nourriture physique ? 

 

 

BdM : Plus il avancera, moins il mangera de nourriture solide, oui, effectivement parce qu’il aura moins de travail à faire. Il travaillera plus sur un autre plan que sur un autre, ainsi de suite.

 

 

RG : Mais comment faire la différence entre cette forme d’évolution et la forme d’évolution qui me rappelle la mort de Theilhard de Chardin qui est décédé le soir du dimanche de Pâques, comme il l’avait toujours prévu ou il le désirait ? Autrement dit l’être, non pas par fusion avec son double, mais par simplement autosuggestion, finit par vivre ce qu’il veut bien vivre ?

 

 

BdM : L’Homme ne vit pas par autosuggestion, c’est une illusion ça, l’autosuggestion. Ça, c’est le dada des psychologues. L’Homme qui connaît, l’Homme qui a une voyance, il y a des gens sur la Terre qui ont de la voyance, il y a des gens comme Nostradamus, par exemple, qui avait une voyance de sa mort, ainsi de suite, bon, il y a des gens qui ont la voyance de leur vie. Ils savent quand c’est qu’ils vont mourir, c’est normal. Vous ne trouvez pas ça normal, vous, de savoir quand est-ce que vous allez mourir ? 

 

 

RG : Ça me rappelle l’histoire du scénario qu’on doit suivre et puis qu’on fait, un coup sur la tête et puis... 

 

 

BdM : Bon c'est ça, ce sera la même chose plus tard, seulement que l’Homme saura qu’il partira à un certain temps, seulement que sa mort sera conscientisée. Ce ne sera plus la mort noire pour retourner à l’astral. Ce sera la mort blanche pour aller à l’Éther. Mais l’Homme saura quand il mourra. C’est normal pour l’Homme de savoir quand est-ce qu’il change de plan. Quand vous allez à Paris, vous savez quand est-ce que vous allez partir. C’est la même chose quand tu changes de plan. Il n’y a rien là. (rires du public).

 

 

RG: Quels sont donc maintenant les termes du contrat entre l’individu conscientisé, entre lui et son double ? Vous nous avez dit tantôt qu’il n’y aura plus de contrats sociaux ou de contrat avec un Dieu, mais ça va être un contrat avec son double ?

 

 

BdM : Le contrat avec le double est un contrat imposé. C’est ça la fusion. La fusion, c’est une conscience supérieure imposée sur l’ego pour donner à l’ego de la clarté, pour élever la conscience de l’Homme sur la Terre, ainsi de suite. Alors, si l’Homme est dans son Intelligence, dans sa conscience, si l’Homme est fusionné, c’est évident qu’il est suffisamment intelligent à 360 degrés pour convenir du statu quo, de la situation sociale à l’intérieur de laquelle il vit sur le plan matériel. Alors sur le plan matériel, il respecte les lois de l’Homme, ainsi de suite. Comme c’est un Homme qui n’enfreint pas la loi des Hommes, il respecte la loi des Hommes, à moins que la loi soit réellement injuste envers sa personne. Or, un Homme qui est conscient et qui vit une loi injuste envers sa personne, c’est évident qu’il va faire sauter, d’une façon ou d’une autre, il va faire une brèche, mais toujours avec Intelligence. 

 

Mais les lois en général sont faites de sorte qu’il y a justice dans les lois. Les lois, elles-mêmes sont justes. C’est l’application des lois qui est injuste. C’est pas le code légal qui manque de justice en général. C'est pensé, elles sont pensées les lois humaines, elles sont pensées, elles sont pensées, puis elles sont repensées, puis elles sont repensées. Ce sont les êtres humains qui souvent enfreignent la loi pour des raisons ou pour d’autres, pour des raisons d’argent ou de pouvoir ou ainsi de suite, de... 

 

 

RG : Il y a une loi qui est beaucoup controversée, ça été la loi sur le viol ou la femme victime d’un viol.

 

 

BdM : La loi sur le viol, c’est une loi qui est controversée parce que c’est une loi qui implique une conscience philosophique. Il y a des lois qui sont faciles, sont catégoriques. Bon ! Tandis que... Je vous donne un exemple : Quelqu’un va acheter une maison, il y a un défaut d’une maison, il cache ça un petit peu, puis ensuite il vend sa maison. Bon, ben, ensuite la personne qui achète la maison ne le sait pas, puis s’aperçoit qu’il y a un trou dans la maison. Alors c’est catégorique ça. La personne a essayé de cacher un défaut. La loi, c’est ça, elle est catégorique. 

 

Mais quand vous tombez dans la philosophie des lois, c’est là que c’est proportionnel à l’évolution de l’Humanité. C’est évident que les lois, par exemple, qui convenaient ou qui ne convenaient pas il y a cent ans ou cent cinquante ans, des états psychologiques de certains Hommes, surtout en France, on sait ce que ces lois faisaient. C’était le cachot, c’était des fous, puis c’était des endiablés. Aujourd’hui, ça a changé. 

 

Alors les lois qui requièrent une circonspection philosophique, un regard quelconque philosophique, souvent prennent du temps, il y a un ajustement. Mais aujourd’hui, surtout dans la Province de Québec, il y a énormément de philosophie dans la loi. Il y en a beaucoup. Vous savez que dans la Province de Québec, aujourd’hui, il y a énormément... Les gens, peut-être que les gens ne le réalisent pas parce que les gens sont toujours prisonniers d’une dualité ou d’une dialectique politique. 

 

Mais si on regarde simplement le mouvement politique lui-même, la conscience politique, la conscience du corps politique québécois, il y a, depuis quelques années, beaucoup de philosophie dans la politique, il y a beaucoup de... On voit que les gens pensent, les gens réellement essaient de penser, de créer quelque chose qui est essentiel, qui a de l’essence. On fait des erreurs, c’est normal, mais il y a quelque chose de substantiel. 

 

Et la loi contre le viol, c’est la même chose : “t'as la fille qui veut se faire violer, elle aime ça ou est-ce qu'elle n'aime pas ça... Alors il y a des conditions qui sont souvent étrangères au procès-verbal lui-même, des conditions qui sont totalement internes, qui sont totalement psychologiques, qui sont même d’ordre “manique”. C’est très compliqué... (coupure enregistrement)... 

 

(Reprise en cours (…) Parce que dans la Province de Québec, le légalisme devient de plus en plus philosophique, et ça, c’est pas bon parce que quand le légalisme commence à se philosophiser, ça veut dire que le légalisme commence à être travaillé, instruit, développé par des Hommes qui ne sont pas nécessairement des avocats, mais des Hommes, des fois, qui sont des éducateurs, des Hommes qui sont un peu à l’extérieur de la grosse tribune. Et ces gens-là ont beaucoup apporté à la légalité. 

 

 

RG : L’être humain qui va être fusionné me semble être l’être humain qui devient de plus en plus indépendant des formes, des sociétés et de tout le reste, donc il va devenir autonome. Mais comment va survivre une société d’êtres, toute morcelée, pas divisée nécessairement, mais indépendants les uns des autres ? 

 

 

BdM : L’être fusionné à la fin du cycle, quand va commencer la descente dans la matière de l’énergie, aura des pouvoirs sur la matière. Donc l’être fusionné, les êtres fusionnés de la sixième race-racine se reconnaîtront, se connaîtront et vivront sur la Terre dans un endroit qui sera choisi par eux et qui sera totalement inviolable. Ils auront des pouvoirs sur la matière ces gens-là. Ils seront totalement intouchables. Donc ces gens-là n’auront plus besoin de travailler. Ils travailleront avec d’autres forces. L’aspect mécanique du travail n’existera plus pour ces Hommes-là. 

 

 

RG : Alors, soyons très précis et dans les doctrines ésotériques, on parle de Shambhala qui est un endroit qui a été visité par des êtres fusionnés, à une autre génération, d’une autre planète, et qui vivent toujours ici sur la Terre, dans ce lieu où ils ont accès sur les forces de la matière, et vivent et contrôlent finalement l’évolution de l’Humanité, c’est-à-dire qu’ils la contrôlent, ils la surveillent, ils la protègent. Est-ce que ces êtres de la sixième race, fusionnés, seront en contact avec ces Hommes-là ? 

 

 

BdM : Très juste ! Les êtres fusionnés de la sixième race seront en contact avec ces Hommes-là. 

 

 

RG : C’est ça, dont vous parlez, quand vous parlez du gouvernement invisible ? 

 

 

BdM : C’est ça, oui. Ils seront en contact avec ces Hommes-là, seulement qu'à cause de leur niveau d’évolution, ils auront aussi la capacité de demeurer sur le plan matériel, tandis que les autres sont en dehors du plan matériel. Alors il faut qu’il y ait une correspondance entre l’invisible et le matériel, et ce sera la première fois que l’Homme sur la Terre aura une correspondance directe avec l’invisible.

 

Dans le passé, l’Homme avait une correspondance plutôt intuitive, plutôt astrale, plutôt, de temps à autre, paranormale avec l’invisible, mais ce n’était jamais sous son contrôle. Quand quelqu’un vous apparaît, il vous apparaît quand il veut, pas quand vous, vous voulez, ainsi de suite, hein. Alors vous l’appelez, il ne vient pas ! Et tout d’un coup, vous êtes en train de manger votre soupe, puis il vient. Là, votre soupe saute dans les airs ! (rires du public). Tandis que dans l’évolution future, l’Homme aura un contact direct avec l’invisible, donc s’il veut parler avec quelqu’un, cette personne-là se présentera à lui, ainsi de suite, il y aura un échange télépathique. Autrement dit, il n’y aura plus de jeu entre l’Homme et ces Hommes-là. La race-racine, il n’y aura plus de jeu. C’est pour ça que je dis : il n’y aura plus de contrat social.

 

Il n’y aura plus de contrat, ni social, ni théologique parce que les Hommes, l’Homme de la race-racine, les Hommes qui verront dans l’invisible ou qui auront accès ou qui se serviront de leur double pour aller dans l’invisible, visiteront les différents “dominium”, les différentes congrégations, les différents cercles initiatiques, les différentes réserves d’Intelligence qui instruisent l’involution, l’évolution sur la Terre ou sur d’autres planètes. Donc ces Hommes-là sauront exactement ce qui se passe dans l’invisible. Ils seront aussi à l’aise dans l’invisible qu’ils le sont sur le plan matériel, même encore plus. 

 

 

RG : Est-ce qu’on pourrait croire que Bernard, est déjà rendu à ce niveau-là ? 

 

 

BdM : Pardon ? (rires du public).

 

 

RG : Est-ce qu’on pourrait croire qu’un certain Bernard de Montréal, qui semble être fusionné avec l’Intelligence, qui semble être conscient de son double, qui semble être sûr de ce qu’il avance, sans se contredire depuis six ans, tout ça, ça se tient, ça rentre dans le plan ; dans le plan de ceux qui, justement, dans le domaine de l’invisible, à Shambhala, dirigent les cerveaux de ceux qui font avancer l’Humanité ? Bernard, est-il en rapport avec ces êtres-là ? 

 

 

BdM : Quoi ? 

 

 

RG : On ne demande pas des numéro de téléphone pour les contacter !

 

 

BdM : On ne demande jamais le numéro de téléphone, mais on demande mon adresse psychologique, puis je ne la donne pas. Alors, si on retourne au niveau du contrat social, du contrat entre l’Homme et Dieu, c’est très important de comprendre, naturellement on comprend ceci quand on le comprend. C’est inutile de dire ou d’imposer à l’Homme une autre condition philosophique, ça ne mène nulle part. Mais on ne détruit pas une philosophie pour en construire une autre ou c’est ce qu’on a fait dans le passé. 

 

 

RG : J’ai retrouvé le contact...

 

 

BdM : Bon, ben, allez-y (rires du public).

 

 

RG : Il y a très longtemps, sur la Terre, à cause qu’il n’y avait pas un seul “juste”, ou très peu de “justes” dans une ville, on a procédé à la destruction des villes de Sodome et Gomorrhe. Se pourrait-il qu’aujourd’hui, étant donné qu’il y a des êtres comme Bernard de Montréal, un ici au Québec, il y en a en Tunisie, il y en a au Brésil, il y en a un peu partout sur la Terre qui parlent comme Bernard de Montréal, évidemment dans d’autres langues, qu’à cause de ces quelques-uns qui sont élus ou qui sont choisis ou qui sont capables, qui sont “justes” dirait-on, toute la planète sera épargnée cette fois, de la destruction ? Comme Sodome et Gomorrhe avaient été anéanties parce qu’il n’y en avait pas, maintenant qu’il y en a sur la Terre, on va dormir sur nos deux oreilles, le pire ne pourra jamais se produire parce que Dieu ou l’intervention d’en haut va épargner ?

 

 

BdM : Il n’y aura pas de destruction de la planète, c’est impossible, c'est impossible ! Il y aura effectivement des évènements qui seront malheureux, c’est normal parce que le karma humain est tellement vaste, les Hommes sont tellement inconscients, mais destruction de la planète, non. Il y aura beaucoup de pertes, autant sur le plan matériel que sur le plan humain, c’est normal. Mais ce que l’Homme doit réaliser, c’est que la conscience, ça agit un peu comme un faisceau d’énergie, un faisceau de lumière, et un Homme conscient est toujours protégé. C’est la conscience la protection de l’Homme.

 

Autrement dit son Intelligence extra-égoïque, en dehors de l’ego, son Intelligence n’est pas colorée par l’ego. Plus l’Homme a une Intelligence qui est libre de son égocentricité, plus il est en contact avec son double, par intuition peut-être, mais plus il l’est. Et un jour, lorsque le travail a été fait, lorsqu’il a été nettoyé, lorsqu’il y a eu suffisamment de changements au niveau de sa conscience subjective, le contact avec le double, il est clair et net, et à ce moment-là, l’Homme n’a pas à s’inquiéter de rien sur le plan matériel. 

 

 

RG : Vous parlez très souvent de l’Intelligence, de l’Intelligence, mais vous nous avez déjà révélé que Dieu étant trois personnes, il y a l’Intelligence, et de Un, et aussi la Volonté et l'Amour. Où situez-vous le rôle de la Volonté et de l’Amour dans l’être fusionné avec son double ? 

 

 

BdM : L’énergie, l’énergie du double crée ce qu’on appelle l’Intelligence de l’Homme. L’énergie du double appliquée sur le plan mental au niveau du cerveau, crée l’Intelligence de l’Homme. Plus la fusion est grande, plus cette Intelligence est claire et nette, simple. La Volonté de l’Homme est proportionnelle, calquée sur la Volonté du double, mais elle ne naît pas du double. L’Homme développe sa Volonté quand il devient intelligent du double. 

 

Quand l’Homme commence à voir le jeu de l’Esprit dans sa vie, quand l’Homme est assez intelligent là, pour voir comment il se fait embarquer par la vie, à tous les niveaux, de toutes les façons, à ce moment-là, il commence à réagir au double, puis il réagit, puis il réagit. Elle est là d’ailleurs la souffrance initiatique de l’Homme nouveau. Il réagit, et un jour il réagit suffisamment pour faire une sorte de colère intérieure et c’est là que l’énergie de la Volonté descend. 

 

Donc la Volonté est l’application sur le plan matériel de l’énergie du double à travers la conscience de l’ego, mais rendu intelligent. Il faut que l’ego devienne Intelligent avant d’avoir de la Volonté. Il ne peut pas avoir de Volonté avant d’avoir de l’Intelligence. Je parle de la Volonté là, de la Volonté réelle. Bon, alors quand l’ego a de l’Intelligence, il commence à avoir de la Volonté. Plus l’Intelligence grandit, plus il y a de Volonté. Et quand l’ego est en suffisance d’Intelligence et de Volonté, à ce moment-là, il lui est permis d’aimer. Mais il ne peut pas aimer, cosmiquement parlant je parle, avant d’avoir suffisance d’Intelligence et de Volonté.

 

Donc l’Amour c’est le dernier des principes, vécu, véhiculé, compris, exécuté par l’Homme sur la Terre quand il est en fusion. La Volonté c’est le deuxième. L’intelligence c’est le premier. Alors l’Intelligence donne naissance à la Volonté ; les deux ensembles donnent naissance à l’Amour, et un Homme ne peut pas avoir l’Amour cosmique sur la Terre, sans ça il souffrirait, sans avoir d’Intelligence et de Volonté. 

 

 

RG : Et comment définissez-vous l’Amour cosmique ? 

 

 

BdM : L’Amour cosmique, c’est un Amour qui relève de la décision supramentale de l’Homme, d’égaliser la correspondance énergétique entre son mental, son astral, son vital et son physique. C’est ça l’Amour. Lorsqu’un Homme est capable d’égaliser parce qu’il a la Volonté et l’Intelligence, la relation énergétique entre son mental, son astral, son mental et son physique, il est dans l’Amour cosmique sur le plan matériel. Et ensuite, lorsqu’il passe sur un autre plan, il vit encore cet Amour, mais au lieu qu’il le vive d’une façon vibratoire, il le vit au niveau de la magie de ses centres.

 

Donc il se sert de cet Amour-là pour organiser la matière dans l’Éther, la transmuter ou la faire descendre dans la matière. Il devient un maître de la magie cérémoniale. Mais sur le plan matériel, il ne peut pas connaître l’Amour cosmique sans avoir suffisance d’Intelligence et de Volonté réelles. Parce que l’Homme n’a pas d’Intelligence réelle. 

 

L’intellect, ce n'est pas de l’Intelligence, et la volonté de l’Homme, ce n'est pas de la Volonté réelle. Alors quand l’Homme a ces deux-là, là ensuite il peut avoir de l’Amour qui est cosmique, qui est réel, mais ce n’est plus un amour comme on l’a connu. Ce n’est plus un amour qui est fondé sur les sentiments, ce n’est plus un amour qui possède, ce n’est plus un amour qui est possédé, ce n’est plus un amour qui aime ! C’est un Amour qui est présent dans la conscience du mental et de la Volonté pour ajuster le mental, l’astral, le vital et le physique, à une condition d’harmonisation parfaite pour que le double puisse se servir de ces plans-là à volonté.

 

Donc l’Amour cosmique, ce n’est pas un amour humain. C’est un Amour Suprahumain. Ça nécessite une Supraconscience. Il n’y a aucune relation entre l’Amour cosmique et l’amour planétaire. Aucune relation ! D’ailleurs, pour un Homme normal, l’Amour cosmique ce serait “plate” (ennuyeux). 

 

 

RG : Est-ce qu’on peut croire que le Christ était fusionné avec son double et vivait de cet Amour, de cette Volonté, de cette Intelligence ? 

 

 

BdM : Oui. Le Nazaréen vivait de ce principe-là, oui. 

 

 

RG : Le fameux double, dont vous nous parlez, on l’a tous déjà ? 

 

 

BdM : Le double, mon cher Richard, c’est l’essence, c’est l’essence para-philosophique de la compréhension systématique de l’Homme de demain. Un Homme qui ne comprend pas l’existence du double, les mécanismes du double, la relation avec le double, la composante du double avec son mental, la composante du double avec son astral, la composante du double avec son vital et son physique, ne sait pas ce qu’il est, ne se situe aucunement dans l’espace-temps.

 

Il est incapable de se reconnaître, il est incapable d’avoir une psychologie personnelle, il est incapable d’avoir de l’identité, autrement dit il est incapable d’avoir ce que les philosophes depuis Socrate ont toujours cherché, c’est la connaissance de soi. Le double, c’est l’essence de l’Homme ; c’est l’essence de l’Homme ! Le double c’est la partie cosmique de l’Homme, c’est le pouvoir dans l’Homme, le double ! Mais il agit toujours à travers l’ego qui est composé intellectuellement, émotivement, vitalement et physiquement. Un Homme qui est en conscience est en contact avec son double par télépathie, il est donc dans son Intelligence, donc il n’est plus, cet Homme, égoïquement parlant, dans la matière. Il est dans l’Éther. 

 

 

RG : Il est donc libéré des formes ? 

 

 

BdM : Il est libéré de la forme et il se sert de la forme pour faire un travail simplement. Donc donnez-lui n’importe quelle forme, il va travailler avec, mais lui-même, personnellement, psychologiquement, émotivement, intellectuellement, il n’est plus impliqué dans la forme, il s’en sert. C’est un outil la forme pour lui. Il n’est plus esclave de la forme, il n’est plus planétaire. Il n'a plus de karma parce qu’il n’a plus rien à apprendre. Le double l’instruit instantanément, instantanément, instantanément, instantanément. 

 

 

RG : Alors, c’est pas pour demain matin ?

 


BdM : Ça fait partie de l’évolution, mais c’est déjà commencé sur la Terre. 

 

 

RG : De quelle façon ça se manifeste déjà sur la Terre ? 

 

 

BdM : De quelle façon ça se manifeste ? Il y a des gens sur la Terre qui commencent à réaliser qu’ils sont en communication avec eux-mêmes, qui se parlent. Ils ne sont pas habitués. Ils trouvent ça drôle, un petit peu au début. Ils pensent qu’ils “capotent”, ils vont aller chez le psychiatre, ils se font donner des pilules, puis, après ça, hop, ils ressortent de là, puis ils continuent, puis ça continue, puis ils se parlent, puis ils se parlent, puis ça s’ajuste, puis ça s’ajuste.  Parce que c’est un “tunning”(réglage) ça, ça s’ajuste, ça prend des années, puis des années, ça s’ajuste. 

 

Quand tu en es rendu que tu te parles, puis que tu es bien avec toi-même là, tu es bien de te parler, puis tu aimes ça te parler, là tu réalises que tu n'es plus “capotable” (en panique). Là, tout le monde autour de toi “capote” (rires du public) parce qu'ils ne sont pas habitués. Moi quand je suis assis à table avec ma femme, puis que je me parle tout seul, elle dit : “qu’est-ce que c’est qu'il te dit”... Elle est intelligente ma femme, c’est ça, de l’Intelligence. Elle ne va pas se cacher dans le frigidaire (rires du public). Ma petite fille, elle va dire : “ben, arrête de parler papa, parle-moi un peu”

 

 

RG : On va en venir justement à un point très sensible. On dit en ésotérisme que le chemin le plus dur pour l’initiation est celui de vivre en couple, mari et femme avec des petits, puis tout le reste, car si vous voulez communiquer bien avec votre double, c’est individuel, ce n'est  pas collectif ?

 

 

BdM : Ce n'est pas collectif, c’est totalement individuel. 

 

 

RG : Est-ce que justement, la crise des ménages, la crise de la cellule familiale qu’on subit dans les divorces à pelletées correspond justement à cette prise de conscience de certains individus qui le font, mais pas toujours le conjoint ?

 

 

BdM : Très juste ! La crise conjugale, la crise maritale relève du fait que... D’abord aujourd’hui les hommes, les femmes, il y a une évolution psychologique qui s’est faite, bon ! Il y a eu des changements dans le contrat social. Mais ce qui se produit, c’est qu’il y a des hommes et des femmes qui s’éveillent, qui s’éveillent à eux-mêmes, qui prennent conscience d’eux-mêmes. Puis quand tu prends conscience de toi-même, TU PRENDS CONSCIENCE DE TOI-MÊME !

 

Alors à ce moment-là, le contrat qui avant était entre toi et les Hommes devient entre toi et le double. Là, c’est fort. Parce qu’un contrat entre l’Homme et les Hommes, ça se brise. Tu peux aller en prison si tu le brises, mais ça se brise pareil. Mais un contrat entre toi et le double, ça ne se brise pas Charly ! Quand le double il se met le nez dans tes affaires là, c’est final. Ça fait que plus ça prend de temps, mieux c’est. Parce que quand il arrive, lui, que tu le veuilles, que tu ne le veuilles pas, les “blinds”(volets) il les tire, tu ne vois plus dehors, t'es rien qu'en dedans ! Donc il faut avoir les reins solides. 

 

C’est pour ça, les gens quand ils me parlent, les gens me parlent de la lumière, puis ils me demandent si je suis illuminé. Je dis : “non, moi je ne suis pas illuminé, mais toi tu l’es” (rires du public). Tu deviens bien...Tu développes beaucoup de discernement, c’est quelque chose ! Parler avec le double, c’est quelque chose, je te le dis, c’est la clé ! Le concept du double que je suis en train d’expliquer au monde dans mes séminaires là, c’est la fondation même de la psychologie supramentale de la nouvelle race humaine. Ça, ça va s’étendre chez tout le monde, les Russes, les Chinois, les Américains... C’est inévitable parce que ça fait partie de la réalité. Ça ne fait plus partie de la philosophie là. Ça fait partie de la réalité. 

 

 

RG : C’est ce qui est enseigné d’ailleurs dans les écoles ésotériques. 

 

 

BdM : Oui, seulement c’est coloré spirituellement. Il est là le problème. C’est coloré spirituellement. Il y a des gens, par exemple, qui vont... Moi j’ai rencontré énormément de gens qui sont toujours en contact avec quelqu’un, soit ils sont en contact avec leur grand-mère, soit ils sont en contact avec Jésus-Christ ; si c’est  pas Jean-Baptiste, c’est Moïse, il faut toujours qu'il y ait quelqu’un de solide là, t'sé ! Du moment qu’ils sont en contact avec les grands de l’Histoire là, là ils sont “safe” (sûrs) là. Mais ils n’ont pas conscience encore qu’ils sont en contact avec des entités et que peut-être ils sont en contact avec leur double. Mais leur double, leur double est incapable de leur dire qu'ils le sont parce qu’ils ont encore trop de voiles. 

 

Selon leur nature, selon leur spiritualité, selon leur état psychologique, philosophique, leur culture, ainsi de suite, le double va se servir de la loi du mensonge cosmique pour les amener petit à petit à se spiritualiser, puis un jour, si ça fait partie de leur plan de vie, s’il est capable de les amener... Bon, il les amènera à rencontrer des gens dans le monde qui savent exactement ce qui se passe, puis là ça s’ouvrira, ainsi de suite. C’est comme ça que ça se passe. 

 

 

RG : Les grands illuminés qu’on a connus, comme Bouddha qui, en dessous d’un platane, reçoit la visite d’un être de lumière, est-ce que ce serait son double finalement ? 

 

 

BdM : Mais effectivement, c’est son double. Qu'est-ce que que tu vas recevoir ! La visite de qui ? 

 

 

RG : Moïse qui monte sur le Mont Horeb, on dit bien dans le texte hébreu que rendu en haut, il vit, et Dieu lui dit : “ne me regarde pas de face, mais regarde-moi de dos”, le reflet, le double, comme dans un miroir. Mais maintenant, les “Space Children”, les “Space child” là, les enfants de l’espace dont vous nous parliez tantôt, d’Andrija Puharich, est-ce qu’il y en a déjà qui se manifestent et qui sont conscients de leur double et comment se manifestent-ils ? 

 

 

BdM : Non ! Les Enfants de Puharich, j’en ai rencontré quelques-uns. Ce sont des enfants absolument extraordinaires, ils ont des facultés mentales époustouflantes, si vous voulez. Ils sont tous inconscients, mais ils sont tous conscients d’être  psychiques, ce qu’appelle les autres en anglais “psychic”. Mais ils ne réalisent pas ce qui se passe. Parce que la réalisation de ce qui se passe au niveau invisible, ça fait partie d’une certaine instruction mondiale, ça va se répandre petit à petit, même Puharich, c’est la même chose. 

 

Moi j’ai souvent parlé à Puharich, je lui disais... Puis je le mettais en garde contre des impressions qu’il avait, des impressions, des impressions, puis ça lui a pris un certain temps pour réaliser. Là, il a réalisé parce qu’il a perdu énormément d’énergie. Donc les Hommes, ces Hommes qui sont absolument extraordinaires, qui sont très sensibles, très intuitifs, qui ont tout le matériel psychologique prêt à absorber d’autres choses, sont des voiles, ils ont des voiles. 

 

Il faut vivre la fusion, la fusion détruit les voiles. La fusion, c’est comme le feu qui brûle tout ce qui empêche l’ego d’être capable de faire face à la musique. Ça fait qu'automatiquement, ça nécessite une grande souffrance. C’est normal. Mais une fois qu’elle est vécue, cette souffrance-là... C’est comme quand vous avez un moule, si tu veux faire un objet, tu fais un moule, tu veux faire un objet comme ça, tu fais un moule, mais une fois que le moule il est fait, tu peux en faire des objets, tu peux en faire en quantité. Alors, ça prend un moule. 

 

La fusion crée un moule et puis après ça, ça passe, puis ça passe, puis ça passe. Alors les Hommes peuvent savoir facilement et comprendre facilement ce qui se passe dans leur vie. Et comme c’est universel, que tu sois de n’importe quelle langue ou de n’importe quel pays, ils font la connexion puis ils comprennent. C’est comme ça que ça va se diffuser dans le monde la conscience supramentale. Mais il faut qu’elle vienne d’abord sur la Terre, il faut qu’elle descende sur la Terre, il faut qu’elle fusionne cette conscience. Donc il faut qu’il y ait une relation parfaite entre l’ego et le double. C’est la fusion. 

 

 

RG : Mais cette fameuse fusion qui ne se fait pas en même temps pour tout le monde, de la même façon, avec la même intensité, fait qu’il y a des ménages qui se brisent, fait qu’il y a des gens...

 

 

BdM : La fusion, mon cher Richard, la fusion va détruire énormément de formes. Les gens qui vont vivre la fusion, que ce soit sur une période de vingt ans ou trente ans ou quinze ans, les Hommes qui vivront la fusion, dans cette génération-là, dans cette génération, auront une psychologie supramentale, donc ils auront une psychologie totalement autre, totalement différente de celle qu’on a connue durant la race-racine. Totalement ! Alors les chocs que ça crée, les tremblements, tout ça, c’est normal, ça fait partie de l’instauration sur la planète Terre d’une nouvelle conscience humaine. Ça ne peut pas se faire en douce, c’est impossible. 

 

 

RG : Bon, vous, vous en êtes très conscient. Je vous demande une solution à des problèmes pratico-praticum, un qui me touche de très près, les enfants désespérés qui vont se suicider dans des polyvalentes, qui préfèrent fuir la réalité de notre société qui ne leur convient pas, à cause justement que leur double leur enseigne, ils sentent quelque chose, et la forme de la société est telle qu’ils ne peuvent pas la changer. À quatorze, quinze ans, ils se jettent dans la drogue plutôt que de se tuer. 

 

 

BdM : Ils sont pris, ils sont prisonniers entre l’écorce puis l’arbre. Mais vous ne pouvez pas sauver tous les Hommes. C’est une illusion spirituelle. Vous ne pouvez pas sauver tous les Hommes. Les faiblesses sociales, les faiblesses psychologiques, ça a toujours existé, ça existe tout partout dans le monde. La souffrance de l’Homme aujourd’hui est à un point qui grandit de plus en plus. L’avantage qu’on a aujourd’hui, c’est moi qui le dis, je ne demande pas à personne de me croire, mais l’avantage qu’on a aujourd’hui, c’est qu’aujourd’hui nous avons accès à des réponses, lorsqu’avant on n’avait pas accès à ces réponses. 

 

Alors, aujourd’hui on a accès à des réponses et il y a des gens de plus en plus qui donnent des réponses, mais il faut que ce soit des réponses qui conviennent à notre Intelligence. Sans ça, on tombe encore dans le domaine de l’influence philosophique. Il ne faut pas que l’individu soit influencé. C’est la clé fondamentale de la nouvelle évolution. Un Homme qui est influencé, que ce soit influencé par le mal ou que ce soit influencé pour le bien, il est influencé pareil. Ce n'est pas de l’Intelligence ! Que tu ailles au “ciel” ou que tu ailles en “enfer”, pour moi c’est la même chose, il n'y pas de différence. 

 

Tandis que quand l’Homme doit aller dans l’Éther, l’Éther, ce que vous appelez le “Paradis de la Terre”, le Paradis de la Terre avant Adam, le monde éthérique réel de Shambhalla, c’est un monde parallèle qui fait partie de la conscience de l’Homme, qui fait partie de la dimensionnalité spatiale, éthérique de l’atome, ainsi de suite. L’Homme a accès à ça. 

 

 

RG : Est-ce qu’on vient de là, avant d’être dans notre corps physique, est-ce qu’on est issu de ce paradis éthérique ? 

 

 

BdM : Non ! On est issu de la mort. On vient de la mort. Il y en a qui ne viennent pas de la mort, mais la plupart des êtres sur la Terre viennent de la mort. Le monde de la mort, c’est un monde parallèle à la Terre, ça fait partie de la conscience de la Terre. 

 

 

RG : Mais à l’origine de tout, n’étions-nous pas dans le Paradis ? 

 

 

BdM : Oui, oui, avant que l’Homme soit alourdi par le karma de ses actions inconscientes, avant que l’Homme développe la conscience animale de plus en plus intellectualisée et avant que l’Homme perde contact avec son double, oui. Quand l’Homme était dans le paradisiaque, il avait le pouvoir du double, il commandait aux plantes, il commandait aux animaux, il commandait à la nature. Le double peut commander à la nature. 

 

Alors, quand l’Homme a perdu contact avec son double, que le rideau est tombé, que l’Homme a commencé à développer sa conscience subjective pour le développement de l’ego, qui est essentiel, à ce moment-là, l’Homme a perdu contact avec sa Lumière. Donc il a perdu contact avec le double, donc il a perdu contact avec son pouvoir interne, donc il a perdu contact avec son Esprit.

 

Donc il a commencé à retourner lentement au monde de la mort pour ajouter de plus en plus d’expériences à l’âme, ainsi de suite, afin que cette expérience serve à l’évolution de l’Humanité, et aussi afin que cette expérience serve à l’évolution des corps astraux qui, avec le temps, devenaient de plus en plus subtils dans la construction des nouveaux corps, des nouveaux corps d’incarnation. Mais avec l’évolution, ça va changer. Alors, l’Homme, la plupart des Hommes venaient de la mort, excepté des grands initiés comme le Nazaréen, ça venait pas de la mort ça ! L’Homme n’est pas toujours venu de la mort. L’Homme a commencé à retourner au monde de la mort parce qu’il a perdu contact avec son double. L’Homme doit reprendre le contact avec son double. 

 

Quand l’Homme prendra contact avec son double, il redeviendra scientiste, lumineux, magicien, créatif, créateur, il sera en contact avec l’invisible, connaîtra toutes les lois de la vie, il connaîtra la vie, il sera totalement en dehors de l’existence, il sera totalement autonome, il aura une identité. Il sera ce que les philosophes ont voulu et ont cherché pendant des siècles, même les grandes sociétés ésotériques. 

 

 

RG : Ce qu’on reproche beaucoup à Bernard, c’est de parler beaucoup, mais ce n'est pas pratique. Et tantôt je vous ai lancé la perche sur quelque chose de “pratico-pratique”. On a des jeunes, on a une civilisation montante, on a des gens qui, grâce à la communication, à la liberté de communication qu’on a au Québec, quelque chose d’exceptionnel à travers le monde, devrait quand même, Bernard de Montréal, vous donner une occasion de dire quelque chose qui pourrait être pratique ! Plutôt que de voir des familles se disloquer, des jeunes se suicider ou s’envoyer dans la drogue, quelque chose qui pourrait être pratique et ne pas dire : “ah, il y en a toujours qui vont se suicider, il y en aura toujours qui vont”.... Ouais, mais ce n'est pas très positif, ni très constructif ; quelque chose de pratique là, qui pourrait être constructif...

 

 

BdM : Je ne suis pas un Homme pratique. Je ne suis pas un Homme pratique. Je ne suis pas un Homme pratique ! Le côté le plus pratique de ma vie, c’est mon travail, mon travail ! Je parle, je crée une mémoire très vaste de ce que je dis, que je lance dans le public. Le matériel est là. Alors, si les gens qui sont plus ou moins sensibles, ainsi de suite, ou qui ont besoin de certains conseils, ainsi de suite, les gens en viennent éventuellement à pouvoir se mélanger à cette vibration-là, ben, ils verront des choses qui sont bien simples, bien nettes, d’ordre pratique. 

 

Mais n’oubliez pas une chose, quand je parle, je parle sur le plan de l’évolution, je parle d’une façon évolutive. Moi je sais très bien que ça prend des années pour en arriver à la conscience et que ce n’est pas l’effort de l’ego. Donc je ne peux pas vous donner des conseils pratiques. Je ne suis pas un psychologue, je ne suis pas un naturopathe, je ne suis pas un médecin. Je suis rien de tout ça.  Je suis un Homme qui crée par la parole. Alors, quand bien même je vous dirais : “bon, ben, c’est de même”, ça ne va rien changer dans votre vie. 

 

La nouvelle évolution, l’évolution de l’Homme, la fusion, la conscience du double, c’est quelque chose qui fait partie de l’évolution de l’individu. Les individus qui dans le monde aujourd’hui doivent vivre un jour le contact avec le double, ils vont le vivre. Savez-vous pourquoi vous me demandez cette question-là ? Parce que vous croyez encore au hasard. Ça n’existe pas le hasard ! (Fin de la première partie).

 

 

 

DEVANT DIEU, DEVANT LES HOMMES (49B)

 

 

 

RG : On n’a pas de compte à rendre à personne, sauf à soi-même par le biais du double, je ne sais pas si j’ai bien compris que ça pouvait être ça, Bernard ?

 

 

BdM : Ce n’est pas tout à fait exact.

 

 

RG : Replacez les choses ! 

 

 

BdM : C’est-à-dire qu’on doit convenir avec les Hommes, on doit bien convenir avec les Hommes, il faut que les Hommes conviennent avec “soi-même (eux-mêmes), si les Hommes ne conviennent pas avec “soi-même”, quand on a l’Esprit juste, à ce moment-là il faut qu’on fasse correction par le biais de notre Intelligence créative, sinon il y a de l’abus contre l’individu et on tombe dans une forme plus ou moins à outrance de socialisme. C’est très dangereux la socialisation de l’Homme, c’est très bon, mais c’est très dangereux. 

 

C’est bon si l’individu est respecté, c’est dangereux si l’individu est manigancé au profit d’une idéologie. Alors, c’est très important pour l’Homme dans le contrat social, l'individu dans le contrat social, d'être protégé créativement par des lois qui sont démocratiques, des lois qui sont justes, des lois qui sont montées, créées par des gens conscients de l'individu et du libre esprit de l'Homme.

 

Je crois qu'au Québec, au Canada, on a cette chance d'avoir des gouvernements qui sont suffisamment conscients de l'importance de protéger les droits de l'Homme, de l'individu. Et à ce moment-là, le contrat social, la relation entre les Hommes et les Hommes se fait très bien. Donc un Homme conscient peut très bien vivre, si je prends ma personne, je puis très bien vivre au Canada, je suis très bien, je suis à l'aise ; dans la Province de Québec c'est la même chose ; aux États-Unis la même chose. Mais il y a une bascule aux États-Unis, c'est qu'il y en a trop, il y a trop de... Quand trop de gens se mettent à légaliser, à ce moment-là il se crée une fracture dans la conscience sociale et ça affaiblit énormément le système juridique. 

 

Aujourd'hui aux États-Unis, les juges ont tellement de travail à faire parce qu'il y a tellement d'organisations qui revendiquent des droits, c'est très bon revendiquer des droits, mais il faut qu'à un certain moment, des organismes démocratiques qui sont très politisés revendiquent des droits sur le plan personnel, sur le plan de l'Homme, sur le plan de la liberté de l'Homme, mais non pas nécessairement des droits politisés. C'est une chose qu'il faudrait discuter un jour, ça : la différence entre le droit de l'Homme et le droit politisé de l'Homme. Ça va très loin, c'est de la correction.

 

 

RG : On pourrait en parler de ça parce que ça rejoint aussi le thème de la soirée ?

 

 

BM  : Le droit politisé, c'est le droit que recherche l'individu politique, c'est le droit que recherche l'individu à l'intérieur d'une certaine politique, à l'intérieur d'une certaine catégorie politique pour se donner, pour faire prévaloir certaines de ses activités, certaines de ses fonctions politiques ou parapolitiques. C'est comme si on force le droit politique, c'est comme si on force le gouvernement à épandre vers soi les privilèges du droit humain en fonction d'une pression qu'on peut exercer au nom de la liberté de l'Homme, ainsi de suite.

 

On fait toujours l'erreur dans la philosophie, c'est pour ça que la philosophie, c'est très, très, très, très... De mon point de vue, la philosophie c'est un couteau à deux tranchants ; c'est un couteau à deux tranchants parce qu'on se sert d'elle quand ça fait notre affaire et on se sert d'elle contre les autres quand ça fait notre afffaire. Et dans le domaine du droit politique, en “contradistinction” avec le droit naturel de l'Homme, il faut faire attention qu'il n'y ait pas trop d'ingestion, d'infusion d'une pensée ou d'une mentalité politique dans le développement philosophique du droit, pour que le droit de l'Homme demeure réellement un droit naturel qui convient à son état mental, son état émotionnel, son état physique, afin d'empêcher que le droit naturel de l'Homme ne devienne un droit politisé parce qu'au droit d'un nom politisé, on peut faire toutes sortes de choses !

 

Dans les pays communistes, on peut très bien dire à l'individu : “on t'amène en prison parce que tu trahis l'État”. Quand la société ou quand des individus en force ou en puissance, dans une société, parlent de la trahison de l'Homme contre l'État, à ce moment-là, déjà il y a une contamination à un très très haut degré du droit politique. Et c'est à partir de ce moment-là qu'on voit une socialisation de l'Homme plus ou moins profonde et qu'on voit éventuellement la perte, à l'intérieur de ces états ou de ces régionalités politisées, du droit de l'Homme, du droit naturel de l'Homme. 

 

Mais nous ne sommes pas à ce stage encore au Canada, malgré qu'il y a des factions, il y a toujours des factions qui ont tendance à générer une sorte d'astralité, une sorte d'imagination politique parce qu'eux-mêmes sont très fervents de la politique ou eux-mêmes sont très rigides dans leur point de vue politique. Nous devons souhaiter que les Hommes, les chefs de gouvernement ou les légalistes ou ceux qui font la légalisation, les juges, les avocats... Je crois que les avocat sont les êtres les plus importants dans notre société parce que ce sont eux qui sont ce que j'appelle “les chiens de garde” du droit politique, du droit naturel de l'Homme. 

 

Si nous avons des avocats qui ne sont pas empêchés d'exprimer leur opinion philosophique vis-à-vis le droit naturel ou le droit politisé, à ce moment-là, les avocats deviendront pour nous des êtres qui sauront sauvegarder les valeurs philosophiques de notre société démocratique aujourd'hui. Très important les avocats ! Mais il y a des avocats et des avocats ! Il y a des avocats qui sont réellement des avocats de cœur, des avocats d'esprit, et il y a des avocats de finance, il y a toutes sortes d'avocats. 

 

Et au niveau du gouvernement, c'est  la même chose, il faut qu'il y ait au niveau du gouvernement surtout dans les hauts paliers de la constellation gouvernementale, des êtres qui ont suffisance de philosophie, suffisance d'intuition et de sentiment politique, pour bien regarder le domaine de l'Homme et bien maintenir en équilibre les forces qui, constamment, jouent à l'intérieur d'une société démocratique ; forces qui se servent du droit politique souvent pour miner la démocratie comme il se passe souvent dans certains secteurs des États-Unis ou comme il se passe souvent en Europe. 

 

L'avantage de tous les Hommes, c'est très bien de parler d'ésotérisme et de parler de philosophie ésotérique, mais l'Homme découvrira un jour que la vie sur la Terre, la vie sur le plan matériel, c'est un Tout, et que l'Homme, autant il doit avoir des yeux pour regarder vers l'intérieur, il doit avoir aussi une vision intérieure qui puisse se projeter et bien voir ce qui se passe dans le domaine extérieur de sa société parce que tant que l'Homme est sur le plan matériel, il se doit de maintenir dans un très bon équilibre les forces sociales.

 

Et ce que je reproche aux organismes dans la province de Québec, certains organismes, c'est de ne pas réaliser que, souvent, ils font des mouvements qui naissent d'une impulsion, mais qui créent dans la société une certaine émulsion, et cette émulsion, c'est une énergie qui crée des pensées, qui crée des sentiments, ainsi de suite. Et ce sont ces pensées, ces sentiments assujettissants, subjectifs qui créent une sorte d'astralité, et ça plane au-desssus de la tête du peuple, et avec le temps il s'agit qu'il y ait simplement une petite flamèche, et toute cette concentration de gaz très oxygénée saute à la figure de la nation. 

 

Les gens qui sont en charge, les gens qui sont en charge des organismes dans la Province de Québec, ceux qui ont une fonction politique doivent être des gens qui sont humbles dans leur poste. S'ils ne sont pas humbles dans leur poste, autrement dit, s'ils n'ont pas l'Esprit de leur Intelligence, mais s'ils ont simplement de l'intelligence ou de l'intellect, ils perdront contact entre leur fonction politique qui doit être créative et ne feront qu'exercer un droit politique qui, avec le temps, durcira les artères de la machinerie politique et qui rendra les mains ou les têtes, même de ceux qui doivent prendre les décisions, absolument immobiles.

 

On ne peut pas se permettre dans une société d'élire des chefs et de leur lier les mains et de leur lier la tête. Il faut que ces gens-là aient une certaine liberté d'action, ils ont déjà à l'intérieur du programme démocratique qui est établi depuis de nombreuses générations, la capacité de travailler la fonction, de travailler pendant quatre années, ainsi de suite. Donc à ce moment-là, si les Hommes n'aiment pas une certaine partie politique, ils peuvent s'en défaire, ainsi de suite, à l'amiable. Mais que les Hommes apprennent à réaliser qu'ils ne peuvent pas constamment lier la main des chefs politiques ou la main des chefs ou des Hommes qui sont dans une position de maîtrise, et qui sont obligés de prendre des décisions en fonction d'information qui, souvent, n'est pas totale.

 

Souvent ces Hommes ont grand cœur ou grand esprit, mais ils n'ont pas suffisamment d'Intelligence profonde pour réellement voir les problèmes d'une façon globale. Il y a contre ces Hommes d'immenses pressions. Donc l'Homme de la rue, l'Homme qui élit ces Hommes doit respecter leur mandat, nous devons respecter le mandat des gens politiques. Et si un jour nous cessons de respecter le mandat de ces gens politiques, puisque nous vivons dans une démocratie, nous instaurerons une forme politique affaiblie qui, ensuite, deviendra une forme politique de plus en plus socialisante, de plus en plus pénétrable par des forces dont les intérêts sont anti-démocratiques. 

 

Si nous avons des Hommes ou des chefs de file qui semblent avoir une grande tête ou une forte tête, nous devons réaliser pourquoi ils ont une forte tête, pourquoi ils ont une tête qui semble avoir la capacité de se tenir contre les influx extérieurs. Nous devons leur donner crédit à ces Hommes. 

 

Je parle, par exemple, du maire Drapeau, je parle du Premier ministre du Canada, Trudeau. Ce sont des Hommes qui sont absolument extraordinaires, ils ont une valeur ces Hommes, et nous devons respecter ces Hommes. Et si nous ne respectons pas ces Hommes, nous aurons d'autres Hommes parce que le processus politique, il continue. Mais nous aurons d'autres Hommes qui seront moindres qu'eux et qui auront une vision plus courte à court terme que ces Hommes, et automatiquement nous nous verrons, nous nous retrouverons dans des draps qui souvent ne seront pas aussi roses que nous aurions voulu espérer.

 

Il y va de la Province, de l'intention, de l'affection du peuple Québécois pour l'organisation gouvernementale de respecter la psychologie du légalisme québécois et de faire des efforts pour le corriger, pour le perfectionner, mais de soutenir ceux que nous reconnaissons en tant que masse qui dénotent un certain “charisma”, ceux qui dénotent une certaine chefferie, ceux qui dénotent une certaine intelligence particulière, ces gens-là ne sont pas des saints, ces gens-là ne sont pas des initiés, ces gens-là ne sont pas des êtres venus d'ailleurs, ces gens-là ont des faiblesses, c'est normal !

 

Mais nous devons avec notre Intelligence, avec notre intuition, regarder ce qu'ils font, essayer par des mécanismes que nous instaurons politiquement, de corriger les imperfections de leur vision et de ne pas leur lier les mains, et de ne pas leur mettre par-dessus la tête un casque qui eur empêche de voir avec la vision qui est déjà un peu, très souvent, diminuée avec les pressions extérieures. Nous nous faisons mal en tant que peuple ! Et un individu qui ne réalise pas l'importance de la psychologie de son peuple n'est pas capable de réaliser l'importance de la psychologie individuelle et collective.

 

Un individu est bien dans une société lorsqu'il est bien dans sa société. Quand je parle de l'individu, je parle de même un individu conscient. Un Homme, tant qu'il est soumis aux lois de la matière n'est pas capable de vivre dans une société oppressante, n'est pas capable de vivre trop longtemps dans une société où il n'y a plus d'ordre, d'harmonie, où il n'y a plus de possibilité de créer une corrélation entre les différents facteurs qui permettent à cette société de vivre et de respirer. Il y a trop de petits chefs indiens dans notre Province !

 

Qu'il y ait de grands chefs indiens c'est très bon, mais nous sommes pris avec une très grande masse de petits chefs indiens, et lorsque nous avons un jardin et qu'il y a trop de pousses de mauvaises herbes, ça étouffe le gazon ! Et nous sommes à ce stage aujourd'hui. Et aussitôt que nous avons moindrement une facilité de parole, moindrement une qualité d'orateur, ou moindrement une capacité, à cause de notre personnalité de créer un cercle ou de créer une sorte de plaidoirie vis-à-vis des individus qui nous regardent avec des yeux un peu ébahis, nous créons un centre de force et il y a de plus en plus de centres de force dans la Province de Québec, et il y en a un peu trop ! Il y en a un peu trop de centres de force !

 

Il y a trois régions dans la Province de Québec qui doivent être maintenues en équilibre. Il y a le Gouvernement, il y a les Unions, et il y a les Chefs du capital financier, les commerçants ; et ces Hommes, le Gouvernement doit former une hiérarchie, les Unions doivent former une hiérarchie unifiée et les Commerçants doivent ausssi former une hiérarchie unifiée. 

 

Donc avec la hiérachie unifiée des Commerçants, celle des Unions, qui mettent en “check” et qui prouvent sur un plan de dialectique parlementaire, un Gouvernement, à ce moment-là il y a un équilibre, il y a trois forces, et là où il y a trois forces dans un système, c'est très bon. Mais il ne faut pas que les forces on opposition, dont le Capital et l'idéologique, essaient de par leur manigance, d'empêcher le Gouvernement de rentrer dans sa fonction synthétique, c'est-à-dire de donner au Capital ce qu'il doit et de donner à l'Union ce qu'il veut.

 

Il faut qu'il y ait un équilibre, donc ce n'est pas à l'Union de bander les yeux du Gouvernement et ce n'est pas au Capital d'empêcher le Gouvernement d'œuvrer ; c'est à ces deux forces-là qui font partie du peuple de travailler ensemble pour chercher un équilibre qui puisse être retranmis au Gouvernement afin que lui puisse œuvrer. Parce que la fonction d'un Gouvernement, ce n'est pas de travailler, c'est d'œuvrer.

 

La fonction des sydicats c'est de travailler, la fonction du capitaliste c'est de travailler, mais la fonction du Gouvernement c'est d'œuvrer, c'est-à-dire d'imposer une discipline créative pour l'intérêt de tous ceux qui font partie, à la fois du Capital et de l'Unionisme. 

 

Nous devons arriver dans la Province de Québec à développer une maturité. Nous devons arriver à avoir une conscience qui n'est plus simplement une conscience bilatérale, mais une conscience triangulaire, une conscience qui prend tout en relation, le Gouvernemental, l'Unionisme, et le Capital. Et lorsque nous aurons suffisamment fait ça, et c'est ce qui a permis aux États-Unis de se relever de la récession, nous pourrons continuer à progresser et à instaurer de nouveaux programmes d'évolution politique, de nouveaux programmes d'évolution et d'inspection au niveau de l'Unionisme, et des nouveaux programmes de diffusion et de réorganisation au niveau du Capital.

 

Donc nous devons nous rassurer dans l'exécution de nos programmes respectifs, et nous devons cesser, en tant que masse, de faire interférence avec le processus collectif de notre conscience nationale. Sinon, même si nous parlons d'identité nationale, même si nous parlons de parti politique nationale, même si nous parlons de convention nationale, autonome, nous ne pourrons jamais rien faire parce que nous n'avons pas l'âme qui doit régir ! Nous n'avons pas l'âme qui doit sentir, et si nous n'avons pas l'âme qui doit régir et qui doit sentir, comment voulez-vous que nous ayons l'Esprit pour corriger, pour diriger, et pour ériger !Je ne veux pas me lancer là-dedans, mais je donne un peu l'idée.

 

 

RG : Une rampe de lancement malgré tout pour un futur parti politique ?

 

 

BdM : Je ne suis pas intéressé à politiser, je suis intéressé à initier des idées, je suis un initiateur, donc j'initie des idées ; que j'initie des idées dans la politique, dans le Capital, dans l'Union, en médecine, en science, ça n'a pas d'importance, mais l'Homme doit être de plus en plus, l'Homme Québécois, puisque je suis dans la Province de Québec, l'Homme doit être de plus en plus conscient du fait que nous vivons dans une région qui est favorisé politiquement, qui est favorisé au niveau du Capital, qu'il l'était encore plus auparavant, qui est favorisé au niveau de l'Unionisme. Donc nous devons équilibrer, nous devons chercher de l'équilibre. Si nous ne le faisons pas, nous n'aurons pas des années rayonnantes, nous n'aurons pas des années plaisantes, nous aurons toujours des années qui seront déchirées, déchirantes. Ce n'est pas plaisant de vivre ainsi.

 

 

RG : Mais tout ça, c'est quand même le désir de tous les chefs, mais tout ça existe admettons qu'il y a de la confiance ?

 

 

BdM : Bon ! C'est le désir de tous les chefs, le Chef Capital, le Chef Union, le Chef Gouvernemental. Et les Chefs, beaucoup doit être dit pour les Chefs, les Chefs aussi doivent être initiés, les Chefs du Gouvernement doivent être initiés de nouvelles idées politiques, les Chefs de l'Union doivent être initiés à de nouvelles idées au niveau de l'Union, au niveau des idéologies, ils doivent comprendre les mécanismes de l'idéologie.

 

Dans le Capital c'est la même chose, nous avons l'impression qu'aujourd'hui, nous vivons avec des idées qui ressortent de la mémoire de l'Humanité d'il y a vingt, vingt-cinq ans, trente, quarante, cinquante ans, nous avons dépassé Marx, nous avons dépassé les théories politiques  anglaises, nous avons dépassé les théories capitalistes de... Nous avons dépassé, nous devons dépasser, nous devons constamment pousser les frontières de notre vitalité créative.

 

Sinon, nous sommes comme des vaches dans le champ qui passent leur temps à manger de la même herbe. Nous avons la chance dans la Province de Québec de créer un concordat, nous devons créer un concordat entre le Gouvernement, les Unions et le Capital, former une pyramide de ces Hommes et instruire ces Hommes dans des idées nouvelles. Nous manquons d'idées nouvelles. Nous pensons trop et en pensant trop, nous dépensons beaucoup. 

 

Nous devons cesser de penser, nous devons créer des idées. Une idée qui est créative, elle se digère, elle est intelligente, elle se tient par elle-même. Une idée qui est créative, elle se tient dans le champ un peu comme la jonquille, elle a son... Comment on dit en français... Elle a sa tige ! Les idées doivent se tenir sur leur tige, mais les idées que nous avons ne se tiennent pas sur leurs tiges. C'est de l'herbe ! Nous nous nourrissons tous les jours d'herbe, et de l'herbe, et de l'herbe !

 

C'est inouï ce que nous pouvons faire au Québec, je parle au Québec, nous pouvons faire des choses inouïes au niveau du Canada, au niveau du monde, mais c'est dans une petite région d'abord que nous devons faire, pour que le monde, le Canada, les États-Unis aient ensuite un modèle sur lequel travailler. Un modèle doit toujours être simple, nous ne pouvons pas nous imaginer que le modèle doit être établi au niveau des Nations Unies, c'est impossible, il y a trop d'interrelation, il y a trop de problématique, il y a trop de passion, il y a trop de différence de caractère entre les Nations, il y a trop d'incapacité de voir dans le jeu de l'autre, de voir le jeu de l'autre ! 

 

Les Anglais ne sont pas capables de voir la psychologie des Français. Les Français détestent la psychologie des Anglais, les Chinois on n'en parle pas, les Japonais ils nous font peur, ainsi de suite, donc c'est un bordel tout partout dans le monde. Comment voulez-vous que ces Hommes qui veulent, puissent, ils sont incapables, ils sont incapables ! Donc nous avons probablement dans la province de Québec une position qui est favorisée par un climat démocratique, nous avons une position qui est favorisée par une convention nationale.

 

Nous avons dans la Province de Québec, des Hommes intelligents et nous sommes capables de créer un modèle politique pour les autres pays démocratiques, nous ne parlons pas des pays socialistes ou des pays communistes ; ces pays-là un jour s'effondreront. Mais nous parlons pour les pays démocratiques qui sont sclérosés, la France aujourd'hui elle est en train de mourir, elle est en train de s'éteindre, la France le plus grand pays, le pays des Templiers, le pays qui a été soutenu pendant des siècles par la liberté intuitive dans ses auteurs, dans ses penseurs, aujourd'hui elle meurt. Ses écrivains meurent, ils ne savent plus quoi dire, ils ne savent plus quoi écrire, ils font des films qui n'ont plus de vitalité.

 

Les États-Unis sont perturbés par une sorte de masochisme économique, ils cherchent, les Américains, de toutes les façons de faire de l'argent, donc l'individu à l'intérieur de ce groupe gigantesque est aliéné, d'où les maladies mentales, d'où les maladies physiques. Donc chaque peuple, nous devons regarder chaque peuple, faire l'histoire psychiatrique de chaque nation, de la France, de l'Angleterre, de la pologne, de la Russie, des États-Unis, et même du grand couvert international des Nations Unies.

 

Mais ça c'est pour plus tard, mais c'est chez nous que nous devons commencer à créer, à intégrer cette conscience raciale nouvelle basée sur des idées neuves, des idées qui viennent de la bouche de telle personne, telle personne, telle personne, telle personne, nous devons apprendre à écouter. Au Québec, nous n'avons pas la capacité d'écouter, nous ne sommes pas capables d'écouter. Nous entendons des Hommes parler en public, nous ne pouvons pas les écouter, nous sommes des êtres absolument insensibles à la difficulté d'autres êtres, à l'intérieur de n'importe laquelle collectivité, d'exprimer, parce que déjà nous avons une défaillance au niveau de la langue. Nous devons respecter ceux qui, un peu, tentent à démontrer de l'Intelligence créative.

 

C'est inouï ce que nous pouvons faire dans une Province, c'est inouï ce que nous ne faisons pas, c'est inouï ce que nous pouvons démontrer et c'est inouï ce que nous ne voulons pas démontrer parce que nous avons l'impuissance, la peur et la crainte, de démontrer individuellement que nous sommes capables de nous tenir sur nos deux jambes, sur notre tige. Nous avons toujours peur de l'influence, ce que les gens vont dire. Nous ne pouvons pas vivre comme ça, nous allons nous asphyxier. Ce ne sont pas les Anglais qui sont notre problème, ce ne sont pas les Juifs qui sont notre problème ; heureusement que ces gens sont venus parce qu'ils ont amené un bout du capital, ils ont amené vers nous de l'ingéniosité. 

 

C'est notre psychologie, notre insécurité psychologique nationale qui a essayé de barrer ceci. Ceci ne veut pas dire que nous n'étions pas capables de faire connaître, d'instaurer, de développer des termes politiques permettant de réunifier notre conscience nationale, c'est très bien, mais à quel prix ! Au prix du capital qui est parti vers d'autres pays, d'autres villes. 

 

Nous avons mal fait ce que nous devions faire, et pourquoi nous avons mal fait ce que nous devions faire ? Parce que nous l'avons fait d'une façon rapide, nous étions excités, nous avions quatre années pour mettre en place un bloc politique. La politique, ça ne se crée pas pendant quatre années, la politique c'est comme du gazon, il faut semer et semer, mais il faut toujours semer de bonnes graines. C'est pour ça que je ne veux pas parler de politique !

 

 

RG : Le système d'opposition dans notre système politique qui fait qu'il y a toujours un parti qui dit blanc, puis l'autre il faut absolument qu'il dise noir ?

 

 

BdM : Bon, je vais en parler (rires du public), c'est la maladie du système démocratique anglais, c'est bon ; c'est bon dans un sens parce que ça permet, puisque les Hommes pensent, les Hommes ne sont pas en contact avec d'autres hiérarchies parce que les Hommes n'ont pas la vision claire de ce qu'ils font, ils pensent, ils travaillent d'une façon expérimentale. Bon, alors s'il y a faiblesse, l'autre le démontre, mais  le démontrer avec gentillesse.

 

Que les politiciens, que les Hommes politiques se parlent avec gentillesse, que les Hommes politiques fassent venir les films de la politique parlementaire européenne et qu'on écoute ce qui se passe en France dans les années 50, dans les années 40, dans les années 30, le respect politique, le respect du parlementariat, le respect du protocole ! On a perdu le respect de la forme, et comme nous perdons le respect de la forme, à l'intérieur d'une structure politique, nous perdons le respect de la politique. Vous avez des gens du peuple qui écoutent les gens à travers la télévision dans des chambres fermées et qui sont absolument consternés par ce qu'ils entendent !

 

Comment un Homme politique peut dire à un autre Homme politique de se fermer la gueule, c'est terrible, ça ne se fait pas, ça ne se fait pas dans un salon, et ça va se faire dans une chambre politique ! Les Hommes politiques doivent aller au confessionnal, ils doivent aller au confessionnal de leur esprit, ils doivent regarder ce qu'ils ont fait, ils doivent regarder ce qu'ils ont défait, et essayer de reconstruire, redonner de la nobilité à la Chambre parlementaire. Il faut que les Hommes politiques soient retrempés dans l'esprit politique, sinon dans quelques années, nous n'aurons plus rien, ce sera simplement un cirque. Nous devons respecter, le monde politique c'est l'esprit d'un peuple, la politique c'est l'esprit d'un peuple, mais si l'Homme de la rue ne peut pas respecter l'esprit de son peuple, comment voulez-vous que l'Homme de la rue respecte son propre Esprit ?!

 

 

RG : La confiance derrière tout ça est essentielle !

 

 

BdM : La confiance, elle naît du pouvoir créatif de l'individu. Un Homme qui est dans son Intelligence créative, un peuple qui a été bien éduqué, un peuple qui a une confiance interne est automatiquement confiant. Moi je rencontre des gens dans le monde à tous les niveaux, je rencontre des gens qui me rencontrent pour la première fois, je discute politique, je parle, je ne discute pas politique, je ne discute jamais politique, mais je parle politique avec eux, et laissez-moi vous dire que quand je parle politique, je parle politique, je vais très loin dans la politique.

 

Mais jamais il n'y a de confrontation, jamais il n'y a de bas mots, jamais il n'y a de ces aspects dégeulasses de la confrontation dialectique ou intellectuelle, il faut que deux Hommes se respectent, il faut que l'Homme sache, réalise que l'Homme qui parle, il a quelque chose à dire ! Peut-être qu'il ne peut pas bien le dire parce qu'il n'a pas suffisamment de conscience, qu'il n'y a pas suffisamment de rapprochement entre son double et lui-même, qu'il y a trop de voiles autour de l'ego, qu'il y a peut-être des faiblesses au niveau de l'éducation, qu'il y a peut-être de l'insécurité à cause de l'éducation, ainsi de suite. Mais ceci ne veut pas dire que le bonhomme qui parle mal n'a pas quelque chose à dire ! Tous les Hommes ont quelque chose à dire, tous les Hommes valent la peine d'être écoutés...

 

(Coupure enregistrement)... (Reprise en cours) (…) Nous sommes tellement orgueilleux que nous ne sommes pas capables de voir que le petit Homme parle mal, qu'il n'a pas le beau vocabulaire, qu'il n'a pas la capacité d'engendrer des fables avec une grande facilité comme quoi cet Homme-là ne vaut pas la peine d'être écouté. Cet orgueil que nous avons, il vient de la France, et nous le portons dans notre sein.

 

Mais la France peut se permettre d'être orgueilleuse parce que la France elle, bien qu'elle ait un jardin fleuri, elle a au moins des jardiniers pour en prendre soin ! Mais nous les Hommes... Il y a des gens qui, aujourd'hui, font un effort sur le plan de la communication publique, de rendre conscients les gens, de bien s'adresser, de parler convenablement, de ne pas parler à la française. La France, elle est à 3000 milles d'ici, mais de parler avec leur Esprit, avec leur cœur.

 

Il y a des gens à la télévision, il y a ce monsieur Bergeron, ce bonhomme extraordinaire qui ne vieillit pas, je le regarde à la télé, il est le même demain qu'il était depuis des années, quand j'étais petit garçon ; il y en a plusieurs. Nous devons réaliser que le respect de la conscience nationale, il est inscrit sur la plaque de notre langage. Donc les jeunes qui n'ont pas d'expérience psychologique, qui n'ont pas d'expérience politique, qui n'ont pas d'expérience de l'histoire, qui ne voient pas plus loin que le rock and roll ou de leur drogue, ces jeunes qui se permettent de défigurer le langage, ne réalisent pas que demain ils n'auront plus de langage avec lequel parler. Mais ceci, ça fait partie de l'éducation, ça fait partie des éducateurs, ça fait partie des parents, ainsi de suite.

 

J'entends les jeunes qui disent à leur père ou à leur mère : “hé, Pauline viens ici,  câlisse”... Vous vous imaginez la vibration, nous devons reconstituer, et le peuple québécois, il est prêt, nous devons reconstituer notre conscience nationale, nous devons réapprendre à nous retrouver, à nous revoir, nous devons réapprendre à écouter, nous devons réapprendre à respecter celui qui parle, même s'il parle fort ou même s'il parle ou s'il semble être autoritaire !

 

Qu'est-ce que Drapeau aurait fait s'il n'avait pas eu ce dogmatisme, cette autorité, il n'aurait rien fait. Aucun Homme politique ne peut faire quelque chose s'il ne fonce pas par lui-même. Trudeau, s'il n'avait pas sa tête de cochon n'aurait pas fait ce qu'il a fait. Un Homme doit avoir de la tête, il doit avoir de la tête parce que dans la tête, il y a de l'Esprit, mais s'il n'a pas de la tête, comment voulez-vous qu'il exerce son Esprit ! Aussitôt que ces Hommes, parce qu'ils ont de la force, qu'ils ont quelque chose, qu'ils ont un certain “charisma”, qu'ils se montrent la tête dans notre jardin, nous en tant que jardiniers, on veut leur couper la tige. Ensuite nous nous demandons pourquoi nous avons des jardins qui sont défleuris !

 

 

RG : Faites-vous allusion, à des Hommes politiques qu'on voyait aux procès ou aux commisssions parlementaires, comme tout le monde ? 

 

 

BdM : Faites allusion, bon ! Si nous parlons de ceci, je suis de conscience et d'Intelligence dans ma conscience que, là où il y a abus politique évident, abus politique qui peut réellement troubler la conscience nationale, abus politique qui est réellement évident, et quand je dis évident, je veux dire évident, une saloperie politique, je suis d'avis qu'un Homme dans les hauts lieux de la chefferie politique, doit être convoqué à une table parlementaire, mais pour des raisons importantes !

 

Vous vous imaginez “un De Gaulle” ou “un Mitterrand” ou “un Khrushchev” ou “un Brezhnev” amené à la table parlementaire, “un Churchill”, il aurait craché son cigare devant la face du journaliste, donc il y a des vertus, nous avons des vertus en Occident, transatlantique, aux États-Unis, au Canada, nous avons des vertus parce que nous sommes un nouveau pays, ainsi de suite, ou des nouveaux pays.

 

Mais nous avons aussi, nous souffrons aussi du danger, du parlementarisme démocratique trop osé. La pyramide politique, elle doit exister, elle a toujours existé, nous n'avons plus de royaume, nous n'avons plus de royauté, mais la pyramide politique doit exister, et là où il n'y a plus de pyramide politique, il y a une conflagration politique. Et nous avons ici, nous commençons à voir un peu de la conflagration politique parce que nous avons trop de chefs dans le Bassin.

 

 

RG : Trop de Jean Drapeau, qui ne répond toujours pas par le fameux livre, le rapport Malouf, ça ne peut pas casser son...

 

 

BdM : Je ne peux pas discuter de la politique personnelle de Drapeau, ça fait partie de... Ça fait ses affaires ; moi je suis intéressé aux idées, je ne suis pas intéressé aux attitudes. Les attitudes des politiciens, je m'en marre, mais les idées, ce sont les idées, j'essaie de jeter des idées. J'essaie de dire : “bon, ben, dans une politique démocratique, occidentale, transatlantique, nous avons besoin de reconstruire notre pyramide que nous avons perdue à l'idéologisme, ou ce qu'on peut appeler le déchirement démocratique, nous avons besoin de ça”.

 

C'est seulement en tant que crise, lorsque nous avons une crise que nous nous rallions “around the flag” (autour du drapeau), comme ils disent ! Mais aussitôt que la crise elle est passée, à ce moment-là c'est le bordel. Donc nous perdons ! Regardez ce qui se passe au Japon, regardez comment les Japonais travaillent ! Nous devons repenser notre politique, ça se repense la politique, ce n'est pas sacré la politique, ce n'est pas quelque chose qui vient de Dieu ! Ça se repense la politique !

 

Nous devons avoir des philosophes politiques, des Hommes qui sont payés à penser politique. Nous devons donner du travail aux philosophes dans la Province de Québec, au lieu que ces gars-là se promènent avec des pancartes. Les Hommes doivent travailler, ils doivent créer, ils doivent repenser la politique. Charron, le type il fait une gaffe, il a une “bolle” (tête), on met la “bolle” de côté et on met la gaffe sur le piedestal ! Intelligent ! On est très intelligent !

 

Il faut de l'Esprit ! Si les Hommes savaient comment fonctionne l'âme, si les Hommes réalisaient, peut-être même ce type, s'il réalisait qu'il a été poussé à faire ça pour créer dans la Povince un choc national, si les Hommes réalisaient qu'ils sont manipulés parce qu'ils n'ont pas suffisamment de centricité, les autres Hommes qui regarderaient la manipulation seraient peut-être moins durs dans leur jugement. Nous ne pouvons pas nous permettre...

 

En Russie ils l'ont fait, aussitôt que quelqu'un ne fait pas l'affaire... Wooup ! En Sibérie, au Goulag ! Qui n'a pas péché !... (coupure enregistrement...) Nous devons avoir de l'Esprit, et de l'Esprit, qu'est-ce que c'est ? C'est de l'Intelligence Pure ! C'est quelque chose qui est en dehors de l'ego, c'est quelque chose qui transperce l'ego, c'est quelque chose qui donne à l'ego sa cristallinité, sa transfiguration, c'est quelque chose qui nourrit l'Homme, qui nourrit celui qui parle comme celui qui écoute. 

 

De l'Esprit, ce n'est pas de l'Homme ! Et tous les Hommes ont de l'Esprit, mais ils ont tellement de voiles autour de leur Esprit que, l'Esprit ne peut pas rayonner. Je suis triste moi, de ne pas pouvoir être en politique, je suis triste, vous savez pourquoi ? Parce que si j'étais en politique, je pourrai créer, je pourrais travailler, et des idées, ce n'est pas ça qui me manque ! Les gens qui peuvent sont liés pour toutes sortes de raisons, moi je suis lié pour mes propres raisons.

 

Mais il y a des gens dans la Province de Québec qui ont quelque chose, qui ont un feu, il faut leur donner la chance ! Les Français, les Anglais, même les Américains, ont eu leurs penseurs, ils ont eu des penseurs, mais dans la Province de Québec, nous n'avons presque pas de penseurs, nous sommes obligés d'aller aux États-Unis pour penser, nous sommes obligés d'aller en Angleterre, en France, en Russie, pour penser, c'es ignoble ! C'est ignoble ! 

 

Pas simplement “Maria Chapdelaine”, ignoble, qu'un peuple Québécois qui est racial, qui a une mémoire raciale bien qu'elle soit jeune, qui a des antécédents raciaux très évolués sur le plan politique, sur le plan de l'évolution, ne puissent pas penser. J'ose voir, j'ose entendre les “rispotes”... Les ripostes... Voyez comment je suis consistant (rires du public)... Les ripostes de ceux qui regarderaient, qui écouteraient ou qui feraient une critique de quelqu'un qui pense !

 

Je suis sûr que dans la Province de Québec, il y a des Hommes qui peuvent penser, qui ont la capacité de penser, mais nous, est-ce que nous, nous avons la capacité d'écouter ce qu'ils ont à dire ? Ce sont ces gens-là qu'il faut élever sur les piédestaux, qu'il faut regarder, parce qu'ils sont des luminaires, ils ont quelque chose à nous donner, ils quelque chose pour nous faire grandir. Une nation, c'est un jardin, nous avons besoin de bons jardiniers.

 

 

RG : Mais là Bernard, si je reculais la cassette de 23 minutes et 17 secondes, vous avez dit qu'il y a trop de penseurs dans la Province de Québec ?

 

 

BdM : Non, j'ai dit il y a trop de “brasseurs”, trop de cuisiniers... Penseurs ! C'est pas “penseurs” que je voulais dire, je voulais dire “brasseurs”, il n'y a jamais trop de penseurs dans une société si on comprend le terme “penseur” comme je veux le dire. Un Homme qui pense... Qu'il y ait... S'il y a une population de cent-mille dans la Province de Québec, puis que vous avez cent-mille penseurs, vous êtes très riches, mais “penser”, c'est pas “dépenser”.

 

Tout à l'heure, je dis, s'il y a trop de penseurs, on dépense trop, mais je parle de penser créativement, ne pas penser avec l'ego, de laisser couler à travers de l'ego, c'est ça pour moi un penseur. Moi je suis un penseur, je pense, je canalise, je laisse passer à travers, je ne réfléchis pas dans ma tête. Les penseurs dont nous parlions tout à l'heure sont ceux qui réfléchissent, ils réfléchissent tellement que leurs genous fléchissent.

 

Si les genoux du penseur fléchissent, c'est la société qui fléchit, nous avons besoin des Hommes qui canalisent, qui sont créatifs, qui sont près de leur Esprit, qui sont dans leur Esprit, qui servent bien leur intuition. Ce sont ces gens-là que nous devons, avec le temps, écouter, rendre publics, ainsi de suite. Je ne parle pas pour moi, je parle pour ces Hommes-là. Nous devons regarder à nouveau, nous devons avoir une nouvelle vision de la politique au Québec !

 

Nous sommes consternés par notre mémoire, nous sommes diminués par notre mémoire, nous n'avons pas confiance, nous n'avons pas la confiance de savoir que nous pouvons instaurer quelque chose de neuf. Nous avons des grandes dames... Comment elle s'appelle cette grande dame à la télévision là, qui a fait le travail dans les Unions, pas dans les Unions, mais dans les Assurances... Nous avons de temps en temps... Il y en a d'autres !

 

Toutes ces personnes, c'est normal que l'Homme ait des failles, ainsi de suite, mais ces personnes il faut les lancer, il faut les lancer ces gens, il faut les utiliser créativement ces gens, il faut leur faciliter la voie, ensuite nous avons un parlementarisme riche, puissant “à forte poitrine”, à grande voix et à de l'Esprit. Il ne faut pas accuser l'Homme, il faut démontrer son manque de discernement, nous pouvons démontrer gentiment à une personne son manque de discernement, il y a les faits !

 

Mais ce n'est pas parce qu'une personne a un manque de discernement dans une situation qu'il faut l'envoyer à la guillotine, alors le discernement c'est quelque chose qui grandit avec l'expérience, le discernement dans la politique, le discernement dans quelque domaine que ce soit, ça grandit avec l'expérience. Alors si une personne a fait une errreur quelconque, à ce moment-là, nous voyons, nous démontrons, mais toujours avec gentillesse, nous devons être des gentlemen, nous devons être des gentilshommes... 

 

Je réponds à votre question, monsieur ? C'est de la gentillesse, nous devons développer de l'Esprit, et vous savez, vous avez déjà certainement remarqué que le type qui fait six pieds trois, qui a les épaules comme ça, il est tranquille, il est toujours tranquille, c'est pas lui qui se promène avec le bâton fort, il n'a pas besoin de révolver lui ! Il se promène, il siffle, les deux mains dans les poches ! Mais le petit, je prends souvent cette expérience, cet exemple, le petit comme moi, (rires du public), lui il est toujours... bobobobobo... Alors nous sommes comme ça, nous sommes petits et nous devons devenir grands, mais grands en Esprit. Lorsque le peupe Québécois sera grand en Esprit, il n'aura pas à faire ça, à ce moment-là nous aurons quelque chose de bien, mais il faut commencer à en parler de ces choses.

 

Si personne ne parle de ces choses dans la Province de Québec, qui va en parler ? Nous devons commencer à nous rendre conscients de notre politique, nous rendre conscients de la valeur de notre politique, nous rendre conscients des chefs dans différents domaines qui font de la politique, et respecter ces Hommes, mais il faut d'abord que ces Hommes entre eux se respectent parce que jamais le peuple ne respectera la politique si les Hommes politiques ne se respectent pas entre eux.

 

Donc ce que je dis aujourd'hui, ce n'est pas pour le peuple, c'est pour les Hommes politiques. Quand les Hommes politiques se respecteront, lorsqu'ils seront de la bonhomie, de la gentillesse, lorsqu'ils auront regardé dans le passé le tableau ou lorsqu'ils auront revu les conversations parlementaires, qu'ils verront le “chic”, la beauté, l'esthétique, la révérence, le protocole, et qu'ils pourront, d'une même unanimité et d'une même cérébralité, réinstaurer ce cachet politique dans  le parlementarisme québécois, à ce moment-là, le peupe lui, sera content, le peuple verra.

 

Et ensuite, ceux qui iront et qui travailleront avec ces Hommes auront plus de docilité, et automatiquement il y aura moins de violence dans les rangs. La politique c'est une conscience sociale, ça se forme dans l'individu, ça se corrige par les individus au profit de la masse, mais toujours en fonction de la portée d'Esprit, de l'Intelligence, de la nobilité, qui doit exister dans ceux qui règnent, dans ceux qui ont le pouvoir.

 

C'est extraordinaire la politique, c'est inouï de la politique, et je suis très sûr moi que la politique aujourd'hui, qui est vécue, qui est sentie, qui est expérimentée, qui est véhiculée par nos chefs politiques, ne vient pas toucher qu'à un très faible pourcentage, de ce qu'eux voudraient qu'elle soit. Je suis sûr que la politique comme ils la voient dans leur esprit, ils sont incapables de la faire.

 

Le seul endroit où les Hommes politiques sont capables de faire la politique comme ils le veulent, c'est dans les situations dictatoriales. Hitler faisait sa politique, il disait aux généraux : “vous allez au front, vous allez au front” ! Même si les généraux disaient : “non”, ils allaient au front. Il faisait sa politique, c'était un homme, mais ce peut être la même chose dans une pyramide politique. Les Hommes politiques aujourd'hui ne font plus, ne créent plus de la politique, ils jouent simplement aux échecs.

 

La politique, c'est le plus beau des arts parce que c'est la forme d'art qui permet à un peuple de créer tous les autres ; c'est la plus haute forme d'art la politique, une politique fleurissante, qui permettra qu'il y ait développement dans l'architecture, dans la musique. Regardez les rois de France, regardez Louis XIV, Louis XIV a donné à son siècle la gloire de son règne, pourquoi ? Parce qu'il faisait de la politique, il disait : “construisez moi, les architectes, des châteaux ; faites-moi, les menuisiers, des meubles”, ainsi de suite, ainsi de suite !

 

Donc la politique c'est le plus beau des arts et lorsque les Hommes auront réussi à comprendre ceci, et lorsque les politiciens se seront retrempés dans un nouvel esprit, lorsqu'eux mêmes auront créé un nouvel esprit politique, à ce moment-là nous aurons dans la Province de Québec une floraison de nos arts, que ce soit dans le domaine du commerce, que ce soit dans le domaine de l'équilibre entre les rapports capitalistes et unions. Que ce soit dans les activités ou les actions secondaires, nous aurons créé quelque chose de neuf.

 

Mais tant que les politiciens n'auront pas l'esprit politique, l'esprit glorieux de  la politique, dont rêvait Platon dans sa république, mais plus loin que ça encore parce que Platon ne voyait qu'à l'intérieur d'une conscience politique grecque, mais lorsque les Hommes verront à l'intérieur d'une conscience universelle qui est le produit de la relation entre leur moi réel désintoxiqué de leur moi subjectif, nous aurons ensuite une élévation de la base sociale, démocratique, dans la Province. Et nous aurons à ce moment-là un nouveau peuple et c'est à ce moment-là que la Province de Québec deviendra dans le monde un endroit privilégié, un endroit qu'on doit reconnaître, un endroit qui doit résonner dans le monde, un peu comme Hydro-Québec a fait sur le plan technique, mais il faut qu'il y ait une élévation de la base.

 

 

RG : Bernard, si on se plaçait aux yeux du peuple, vous nous avez parlé beaucoup aux yeux des politiciens, mais le peuple exige la justice et bien souvent il confond justice et égalité, même chose pour tout le monde, pyramide aplatie encore une fois ?

 

 

BdM : Écoutez, le peuple est un corps sans tête, le peuple est un corps sans tête ! Le peuple est simplement une âme. Un peuple c'est une entité collective, grégaire, qui est manipulable, donc dans un peuple il n'y a pas de conscience dirigeante. Donc le peuple doit être élevé à la conscience collective par une tête qui est le gouvernement. Donner à un peuple un bon gouvernement, vous aurez un grand peuple. Éliminez d'un peuple ou créez à l'intérieur d'un gouvernement des fosses, des failles, vous aurez un peuple affaibli. Le peuple est grégaire.

 

Les démagogues l'ont su, Hitler le savait, Franco le savait, tous ceux qui ont parlé, Perronne l'a connu, sa femme Perronne Vita, c'était la même chose. Un peuple est simplement l'âme de la conscience nationale, c'est au niveau individuel qu'un peuple se réalise et pour que le peuple se réalise au niveau individuel, il faut que la conscience de l'individu soit totalement respectée.

 

Maintenant, pour revenir à ce que vous disiez, la conscience de l'individu est respectée si le gouvernement respecte, donc quand vous parlez de justice, si l'individu dans la masse sent que le juge respecte, que l'avocat interprète bien la jurisprudence pour le juge, si le type dans la masse réalise qu'il y a une convocation cérébrale, créative, au niveau de ceux qui dirigent la chefferie politique, à ce moment-là le peuple se sent bien, il ne se sent pas sur l'épine, mais il ne faut pas faire l'erreur, et c'est ça le point que je veux faire, il ne faut pas faire l'erreur de prendre le peuple en otage sur le plan d'un jugement et sur le plan du tribunal. 

 

Ce n'est pas le peuple qui juge, ce sont les individus qui ont une certaine capacité de manigancer le peuple, qui lancent dans le peuple des idiomes, ou des maximes, ou des idées, ou des impulsions, ou des impressions, et qui rallient le peuple pour une activité ou pour un intérêt politique qui leur convient. Je vous donne un exemple... Non, je ne donnerai pas cet exemple parce qu'il est trop près... Mais... Tu sais ce que je veux dire ! 

 

Je veux dire que le peuple est toujours assujetti à une influence quelconque, toujours ! Parce que c'est une théorie psychologique, psychanalytique, psychopolitique très dangereuse, l'idée du peuple. Il y a ici cinq-cents à six-cents personnes, on ne peut pas dire que c'est un peuple, que c'est une masse, ce sont des individus. Et ces individus, le rapport de cette masse avec moi est un rapport totalement individuel, je parle pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne, pour cette personne ! Et toutes ces personnes ensemble créent une conscience collective qu'on appelle un peuple. Alors si moi, je fais partie d'une chefferie politique, je suis politicien, je fais partie d'un gouvernement, la relation entre moi et le peuple c'est la même chose !

 

 

RG : Ici, dans notre système ici au Québec, c'est le peuple avec la conscience du chômage, du bien-être social, qui élit les dirigeants ?

 

 

BdM  : Oui, le peuple avec la conscience du chômage et des problèmes politiques élit... élit... C'est un prophète Élie !  Élit... Qu'est-ce que vous avez dit ?

 

 

RG : Son gouvernement !

 

 

BdM : Son gouvernement ! Bon, c'est très juste !

 

 

RG : Alors il a le gouvernement qu'il mérite, selon son nivveau de conscience !

 

 

BdM : Non, non, non, nous avons le gouvernement qui fait partie de notre évolution. Dire que nous avons le gouvernement que nous méritons, ce n'est pas juste parce que nous ne pouvons pas conditionner la politique, ce n'est pas parce que nous avons des Homms qui sont “cérébraux”, que la situation politique peut changer comme ça ! Ce n'est pas parce que nous avons une tête forte en chefferie, qu'il va pouvoir changer les choses comme ça ! 

 

Les évènements politiques sont des évènements cycliques, ça peut prendre trois, quatre, cinq, six, sept, huit ans, avant de changer le climat politique. D'ailleurs ce qui se passe dans la politique économique québécoise, au Canada, ce n'est pas notre faute, ce n'est pas la faute de la politique québécoise, ce n'est même pas la faute de la politique fédérale. C'est très ésotérique la finance, regardez ce qui s'est passé en 60 et quelques, avec le mouvement contre le pétrole !

 

C'est très ésotérique la finance ! Et je suis suffisamment près de certaines personnes pour en discuter d'une façon suffisamment profonde pour jeter de la clarté sur l'illusion que nous avons, que la finance fait partie de notre incapacité créative. La finance, la situation économique fait partie des conjonctions planétaires qui s'imposent à l'Homme parce que l'Homme n'est pas suffisamment dans son Esprit. 

 

Si la planète aujourd'hui devenait consciente instantanément, il n'y aurait plus de travail sur la Terre à faire. L'Homme ne travaillerait plus, donc ça fait partie de la conscience évolutive de l'Homme, c'est pour ça que je dis, c'est sur le plan individuel qu'il faut comprendre l'économie. Moi je fais des séminaires et j'essaie d'expliquer aux gens dans les séminaires comment se comporter dans n'importe quelle situation de vie planétaire, soit à l'intérieur d'un chaos économique ou soit à l'intérieur d'une situation plus rosée économiquement, pour que l'Homme... Si l'Homme était créatif, si l'Homme est dans son Intelligence créative, s'il est conscient, il sera amené à comprendre sa relation avec le social d'une façon différente. 

 

Le problème de l'Homme d'aujourd'hui dans tous les pays du monde, c'est que l'individu est prisonnier de la conscience collective. Et ça c'est dangereux parce que quand un individu est prisonnier de la conscience collective, il est affecté par le “cyclisme” (cycle) collectif, tandis que l'individu qui est conscient n'est pas affecté par le condition collective, il n'est pas affecté par les situations cycliques. Il sait que ça va mal, il sait, mais il a suffisamment d'Intelligence créative pour aller “au delà de” et se reconstruire une situation de vie qui saura le bénéficier à long terme parce qu'il ne sera plus bloqué émotivement par un conditionnement psychlogique issu de la société.

 

Je donne un exemple parce que les exemples sont plus faciles. Vous prenez par exemple un type qui se spécialise dans la machinerie, il travaille depuis dix années, quinze années dans la machinerie, sur la même machine, il vit dans un petit secteur de travail, une petite région. L'usine ferme, ce type-là devrait être capable de travaller à une pompe d'essence pendant quelque temps avant de se trouver un autre job. Il devrait être capable de travailler dans un garage ! Il a la vibration de la mécanicité. Non ! Il est toqué à se retrouver un job, il va attendre un an, deux ans que le plan recommence, ou qu'il se produise quelque chose, que les Unions fassent sortir un lapin du chapeau ! 

 

Un Homme devrait avoir au moins trois jobs. S'il y a en a un qui fait mal, il en prend un autre ; et s'il y en a un autre qui fait mal, il en prend un autre. Mais il y a des Hommes qui ont un job depuis quarante ans, et tout à coup, la façon que... Là ils sont perdus ! C'est ça de l'Intelligence créative. Je vais vous dire quelque chose, moi je suis un Homme de très grande éducation, je suis un universitaire, et pendant mon initiation, et je vous le dis froidement, pendant mon initiation, vous savez ce que j'ai fait dans la vie, j'ai fait du taxi, j'ai lavé la vaisselle parce que je devais le faire ! FIN.

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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